« Le fonds sera alimenté par les cotisations des employés et des employeurs » Jean-Claude Diplo, président du Groupement professionnel des miniers de Côte d’Ivoire

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À l’occasion du Salon international des ressources extractives et énergétiques (SIREXE), qui a ouvert ses portes le 27 novembre 2024 à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, Jean-Claude Diplo, président du Groupement professionnel des miniers de Côte d’Ivoire (GPMCI), a eu l’occasion de revenir en détail sur le lancement du fonds d’investissement des miniers de Côte d’Ivoire, une initiative innovante portée par le GPMCI pour répondre aux défis financiers et stratégiques du secteur.

Ce matin, le Groupement professionnel des miniers de Côte d’Ivoire (GPMCI) a lancé un fonds d’investissement inédit destiné au secteur minier. Quelles sont les principales caractéristiques de ce fonds innovant et en quoi répond-t-il aux besoins spécifiques de l’industrie minière ivoirienne ?

Premièrement, le fonds repose sur une vision que nous portons depuis longtemps : permettre aux travailleurs du secteur minier d’épargner tout en disposant d’un outil destiné à anticiper les besoins et à renforcer l’efficacité dans le développement du contenu local. L’un des maillons manquants de notre industrie reste le financement et les outils adaptés à cet objectif, ce qui a motivé la création de ce fonds.

Qu’est-ce qui le caractérise précisément ?

– Une gouvernance centrée sur les employés : le fonds appartiendra majoritairement aux travailleurs du secteur minier, qui en seront les principaux actionnaires.

– Une ouverture à d’autres investisseurs : il est conçu pour accueillir la participation d’autres fonds de pension, afin d’accroître sa capacité d’intervention et de diversifier les projets financés.

– Un soutien ciblé aux projets miniers : il financera des initiatives portées par les employés ou anciens employés de l’industrie minière, ainsi que par des prestataires opérant autour de ce secteur. 

– Une rémunération complémentaire pour les actionnaires : les rendements générés par le fonds seront redistribués sous forme de dividendes aux employés, constituant ainsi un complément de revenu pour les travailleurs du secteur minier.

Ce modèle structuré offre une réponse innovante aux défis financiers du secteur tout en apportant une valeur ajoutée concrète à ses acteurs.

Quel est le montant de la dotation initiale ?

Le fonds sera alimenté par les cotisations des employés et des employeurs. Lors de la première année, il devrait mobiliser environ 14 milliards FCFA. Ce mécanisme repose sur le principe des fonds dits ‘’par génération‘’. Chaque génération de fonds, une fois constituée, est entièrement placée pour financer les projets identifiés avant d’en créer une nouvelle.

Contrairement à une banque, le fonds n’a pas vocation à accumuler de la trésorerie. Ainsi, les montants mobilisés – qu’ils soient de 3, 10 ou 14 milliards FCFA – sont directement utilisés pour financer une liste de projets correspondants. Une fois ces ressources épuisées, un deuxième fonds est mis en place, puis un troisième, et ainsi de suite. C’est ainsi que ce mécanisme fonctionne, de manière fluide et adaptée aux besoins identifiés.

Vous insistez sur l’importance de développer le contenu local dans le secteur minier. Concrètement, quels types de projets seront prioritairement financés ?

Concrètement, il s’agit de financer des projets portés par des entrepreneurs ivoiriens, des entreprises locales opérant dans le secteur minier, ou encore des initiatives issues des communautés situées autour des sites d’exploitation minière. Cela inclut également le soutien à des contrats conclus entre des sociétés ivoiriennes et des compagnies minières, lorsque ces premières rencontrent des difficultés à accéder à un financement.

C’est cela que nous entendons par le développement du contenu local : favoriser la participation active des Ivoiriens à la création de richesse dans le secteur minier et à la valorisation de ses opportunités économiques.

Comment percevez-vous l’impact de l’organisation du SIREXE (Salon international des ressources extractives et énergétiques) sur la promotion du contenu local ?

Absolument. C’est précisément pour cette raison que nous avons adhéré massivement à cette initiative. Le forum constitue une plateforme idéale pour présenter aux Ivoiriens l’importance du secteur minier et les nombreuses opportunités qu’il offre.

Il permet également de sensibiliser divers publics : étudiants, demandeurs d’emploi, porteurs de projets, ainsi que les acteurs institutionnels tels que les banques locales et les compagnies d’assurances. Ces derniers peuvent mieux comprendre nos activités, découvrir comment accompagner le secteur et identifier les opportunités qui s’offrent à eux au sein de la chaîne de valeur. Ce forum est donc un espace unique pour renforcer les interactions entre les parties prenantes et maximiser les retombées positives pour l’économie nationale.

Le GPMCI compte parmi ses membres plusieurs entreprises. Combien d’entre elles sont actuellement à capitaux majoritairement locaux ?

Aujourd’hui, pas beaucoup malheureusement. C’est sur cette base qu’on doit élargir. L’essentiel des entreprises minières sont étrangères.

Avec Sika Finance