Le Fonds monétaire international (FMI) et le Cameroun ont conclu un accord sur la septième revue des programmes économiques du pays. Ce nouvel engagement ouvre la voie à un décaissement de 73 millions de dollars (46,1 milliards FCFA) pour les accords de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), ainsi que 45,6 millions de dollars (28,8 milliards FCFA) pour la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), soit un total de 118,6 millions de dollars.
La croissance économique du Cameroun a atteint 3,2% en 2023 et devrait s’accélérer à 3,9% en 2024. L’inflation, qui pesait lourdement sur les ménages, a reculé à 4,6% en novembre 2024, contre 7,5% l’année précédente. Les finances publiques montrent également des signes d’amélioration. Le déficit primaire non pétrolier devrait baisser à 2% du PIB en 2024, contre 2,5% en 2023. L’augmentation de 5% des recettes non pétrolières, notamment grâce aux impôts sur les sociétés et aux taxes indirectes, contribue à cette dynamique.
Si le FMI salue ces progrès, il pointe aussi des retards dans certaines réformes clés. La restructuration de la Société nationale de raffinage (SONARA) et la révision de la loi de 2013 sur les incitations à l’investissement restent en suspens. Des efforts supplémentaires sont attendus dans la gouvernance des industries extractives, la réforme des entreprises publiques et la gestion des finances publiques. « Les autorités sont encouragées à redoubler d’efforts pour achever les mesures importantes prévues dans le programme », a souligné Cemile Sancak, cheffe de mission du FMI pour le Cameroun.
Dans le cadre de la FRD, le Cameroun renforce son action climatique. Des lignes directrices pour intégrer les enjeux environnementaux dans les projets d’investissement ont été mises en place. Le pays travaille également à l’amélioration de la préparation aux catastrophes en actualisant sa législation sur la protection civile et en consolidant la gouvernance du secteur forestier.
En somme, les perspectives restent positives, avec une croissance attendue à 4,5% à moyen terme et une inflation sous contrôle. Toutefois, la réussite de ce programme dépendra de la volonté du gouvernement camerounais à accélérer ses réformes, notamment à l’approche de l’élection présidentielle de 2025.