L’Éthiopie double ses recettes d’exportation : un boom porté par l’or et le café

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L’Éthiopie a généré 3,84 milliards de dollars en exportations en sept mois, dépassant les prévisions grâce à l’or, le café et l’électricité, selon le ministre du Commerce.
L’Éthiopie a généré 3,84 milliards de dollars en exportations en sept mois, dépassant les prévisions grâce à l’or, le café et l’électricité, selon le ministre du Commerce.

L’Éthiopie enregistre une croissance fulgurante de ses exportations : +101,2% en un an. Selon le ministre du Commerce et de l’Intégration régionale, Kassahun Gofe Balami, le pays a généré 3,84 milliards de dollars en sept mois, atteignant 146% de l’objectif fixé.

« Cela représente une augmentation de 1,94 milliard de dollars par rapport à la même période de l’année dernière », a précisé le ministre. Une performance largement tirée par l’or, le café, les oléagineux, l’électricité et le bétail, qui ont tous dépassé leurs prévisions.

Matières premières : les piliers de la croissance

L’essor des exportations repose avant tout sur les matières premières. L’or et le café, déjà des piliers de l’économie éthiopienne, continuent de jouer un rôle clé. Le café, qui avait généré 1,43 milliard de dollars en 2023, confirme son importance stratégique.

Mais les vraies surprises viennent des oléagineux et de l’électricité. L’exportation d’oléagineux bénéficie d’une demande croissante en Asie, tandis que l’hydroélectricité permet désormais à l’Éthiopie de vendre massivement son énergie aux pays voisins, notamment Djibouti, le Soudan et le Kenya.

L’impact de la dépréciation du birr : une aubaine ?

Cette explosion des exportations pourrait aussi s’expliquer par l’effet monétaire. En janvier 2024, l’Éthiopie a assoupli son régime de change, entraînant une dépréciation du birr. Une monnaie plus faible rend mécaniquement les produits éthiopiens plus compétitifs sur le marché international.

Toutefois, il est difficile de quantifier précisément l’impact de cette mesure. Si elle booste les exportations, elle alimente aussi l’inflation, rendant plus coûteuses les importations de biens essentiels, notamment les carburants et les produits alimentaires.

Un avenir prometteur, mais semé d’embûches

Malgré ces résultats impressionnants, des défis majeurs persistent. L’Éthiopie doit diversifier son économie pour éviter une dépendance excessive aux matières premières et réduire son déficit commercial, qui atteignait encore 11% du PIB en 2022.

De plus, la crise en mer Rouge, qui perturbe les échanges commerciaux, et les nouvelles régulations européennes sur l’importation du café risquent de compliquer la donne.

Si ces tendances se confirment, l’Éthiopie pourrait se hisser parmi les champions africains des exportations. Mais sans une gestion rigoureuse et des réformes structurelles, ces gains pourraient bien s’effriter aussi vite qu’ils sont apparus.

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