Le Ghana et le Rwanda signent un accord pour favoriser l’expansion des fintech

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La Banque du Ghana (BoG) et la Banque nationale du Rwanda (NBR) ont signé un protocole d’accord lors du Forum des technologies financières inclusives, récemment tenu au Rwanda. Cet accord vise à mettre en place un système de « passeports de licence », pour faciliter l’expansion des entreprises fintech.

Cela permettra aux fintech disposant d’une licence valide, dans l’un des deux pays d’opérer dans l’autre, en soumettant simplement des documents supplémentaires, réduisant ainsi les exigences réglementaires.

« La signature de ce mémorandum d’accord réaffirme notre engagement en faveur de la création d’un marché africain intégré. Il offre la possibilité d’améliorer les conditions de vie de nos citoyens et ouvre de nouvelles perspectives pour un environnement propice à l’innovation et à l’investissement dans les technologies financières, au bénéfice final de nos économies, en particulier des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) », a déclaré Johnson Asiama, gouverneur de la Banque du Ghana.

Ce partenariat s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer l’écosystème fintech en Afrique et à promouvoir l’intégration économique régionale. Le Rwanda, qui prévoit d’attirer 300 fintech d’ici 2029, de créer 7500 emplois directs et d’attirer 200 millions de dollars d’investissements, a récemment lancé une Stratégie nationale Fintech ainsi qu’un système national de paiement numérique. De son côté, le Ghana, acteur majeur dans le domaine des technologies financières, s’efforce d’optimiser ses infrastructures de paiement et d’encourager les initiatives innovantes.

A cet effet, les deux pays ont lancé une nouvelle infrastructure de paiement transfrontalier baptisée « infrastructure de paiement numérique de nouvelle génération », qui vise à faciliter les transactions transfrontalières instantanées, sécurisées et à faible coût en Afrique. Le projet, qui a été présenté le 25 février 2025 lors du Forum Inclusive Fintech (IFF) à Kigali, vise entre autres à faciliter les services de transferts d’argent entre les pays africains.

Ernest Kayinamura, président de l’Association Fintech du Rwanda, a déclaré que « L’obtention d’un passeport de licence est une étape cruciale pour permettre aux fintechs de se développer et de croître. Actuellement, il s’agit d’un processus isolé pour obtenir une licence sur chaque marché sur lequel vous entrez, ce qui prend beaucoup de temps et coûte cher. » Il a déclaré qu’avec les objectifs communs et le processus d’intégration de plus en plus standardisé, il est idéal de partager ces informations lorsqu’une fintech se rend dans une autre juridiction.

L’ancien gouverneur de la Banque nationale du Rwanda, John Rwangombwa, qui a présidé la signature de l’accord, a déclaré que « En tant que gardiens du système financier, nous devons rester inébranlables dans notre mission de supprimer les barrières, d’autonomiser les entreprises et de créer des opportunités inclusives pour tous. Grâce à des initiatives comme celle-ci, nous façonnons l’avenir du paysage financier de l’Afrique. »

En facilitant l’intégration des services financiers numériques, cet accord joue un rôle clé dans la concrétisation de la vision de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et dans l’accélération de la transformation numérique du continent. Alors que le secteur fintech connaît une expansion rapide, l’Afrique pourrait émerger en tant que hub mondial de la fintech, à condition de surmonter les défis liés à la numérisation et à l’inclusion financière.