Le Burkina Faso renforce sa stratégie énergétique avec l’acquisition du dépôt d’hydrocarbures Tema Multi Purpose Terminal au Ghana, propriété de Blue Ocean Investment Limited. Cette opération, évaluée à 70 millions de dollars, vise à garantir un approvisionnement plus stable en carburant et à réduire la dépendance aux infrastructures tierces.
Un investissement pour plus d’autonomie énergétique
Le Burkina Faso, pays enclavé, fait face à des défis récurrents en matière d’approvisionnement en hydrocarbures. Les fluctuations des prix, la dépendance aux infrastructures de stockage étrangères et les aléas logistiques compliquent la distribution du carburant sur l’ensemble du territoire. Pour y remédier, le gouvernement a chargé la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) de renforcer les capacités de stockage du pays, y compris hors de ses frontières.
L’acquisition du dépôt de Tema offre plusieurs avantages stratégiques. D’une part, elle permettra de réceptionner directement des produits pétroliers provenant de nouveaux fournisseurs, diversifiant ainsi les sources d’importation. D’autre part, en cas de blocage sur d’autres corridors d’approvisionnement, le Burkina Faso pourra compter sur cette infrastructure pour sécuriser ses livraisons.
Un projet économiquement stratégiqueEn plus de renforcer la sécurité énergétique, cet investissement représente une opportunité financière pour le pays. En disposant de son propre dépôt, la SONABHY réduira ses coûts liés aux services de stockage privés, ce qui pourrait avoir un impact positif sur les prix des carburants à long terme.
Le gouvernement justifie cette acquisition par la nécessité de garantir une distribution fluide et maîtrisée des hydrocarbures sur le territoire national. Comme l’a souligné le Conseil des ministres : « Il est impératif de disposer d’infrastructures de stockage à même d’accueillir des volumes suffisants pour garantir la sécurité énergétique du pays. »
Quels défis pour la suite ?
Si cette acquisition constitue une avancée majeure, des défis subsistent. Le Burkina Faso devra encore sécuriser ses corridors d’acheminement et optimiser la gestion logistique de ses approvisionnements. De plus, l’évolution des cours mondiaux du pétrole et les tensions régionales restent des variables à surveiller.
Avec ce nouvel outil stratégique, le pays pose néanmoins un jalon important vers une plus grande indépendance énergétique et une meilleure résilience face aux crises d’approvisionnement.
