Ghana : Une porte ouverte sur le travail mondial

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Ghana : Une porte ouverte sur le travail mondial
Ghana : Une porte ouverte sur le travail mondial

Le Ghana a franchi une étape audacieuse hier, mardi 18 mars 2025. Le gouvernement a lancé son « Work Abroad Programme », un projet ambitieux pour envoyer ses jeunes travailler à l’étranger. Annoncé lors d’une cérémonie à Accra, ce programme promet de changer la donne pour une économie en quête de souffle.

Une réponse au chômage des jeunes

Le chômage ronge la jeunesse ghanéenne. Environ 12% des jeunes n’ont pas d’emploi, selon les dernières estimations nationales. Avec une population dynamique mais sous-employée, le pays mise sur l’international. L’idée ? Exporter légalement sa main-d’œuvre qualifiée vers des marchés en demande. Allemagne, Canada, Émirats arabes unis : ces destinations sont dans le viseur.

Comment ça marche ?

Le programme, piloté par le ministère du Travail et la Youth Employment Agency (YEA), cible les 18-35 ans. Infirmiers, ouvriers, agriculteurs ou serveurs : les profils recherchés sont variés. Après une inscription officielle, les candidats suivent une formation – langue, compétences, droits. Puis, ils signent des contrats temporaires, souvent de 1 à 3 ans. L’agence allemande GIZ, partenaire clé, apporte son expertise.

Une manne économique

Les envois de fonds sont au cœur du calcul. En 2023, les Ghanéens de la diaspora ont envoyé 4,5 milliards de dollars, selon la Banque mondiale. Avec ce programme, ce flux pourrait gonfler. Chaque travailleur qui revient avec des économies et des compétences est une victoire. Le président John Mahama l’a martelé lors du lancement : « Nous voulons que nos jeunes aient des opportunités mondiales tout en restant connectés à leur patrie. »

Un pari risqué ?

Mais tout n’est pas rose. Organiser une migration légale coûte cher. Les frais de formation ou de voyage pourraient freiner les plus pauvres, malgré des subventions promises. Et si les jeunes ne reviennent pas ? La fuite des talents inquiète certains économistes. À l’étranger, la protection des droits reste une question ouverte. Des contrats mal encadrés pourraient exposer les travailleurs à l’exploitation.

Le Ghana sur la carte mondiale

Ce programme dépasse l’économie. Il renforce les liens diplomatiques avec les pays partenaires. Il positionne aussi le Ghana comme un acteur sérieux sur le marché mondial du travail. À long terme, les compétences rapportées par les « retournés » pourraient dynamiser des secteurs clés comme la santé ou la construction.

Premiers pas, grands espoirs

Lancé le 18 mars 2025, le programme démarre fort. Les inscriptions ont débuté hier, soutenues par une campagne nationale. Combien partiront ? Quand ? Les chiffres manquent encore. Mais l’élan est là. Pour un pays qui jongle avec une croissance fragile – 3,8% en 2024 selon le FMI –, c’est un pari sur l’avenir.

Un modèle à suivre ?

Le Ghana n’est pas seul dans cette voie. Le Kenya et les Philippines exportent déjà leur main-d’œuvre avec succès. Mais ce programme se veut différent : structuré, encadré, centré sur le retour. S’il réussit, il pourrait inspirer d’autres nations africaines. S’il échoue, il rappellera les limites d’une économie qui regarde trop loin de ses frontières.

Pour l’instant, les regards sont tournés vers Accra. Ce 19 mars, un jour après le coup d’envoi, le Ghana rêve grand. Et ses jeunes, peut-être, encore plus.

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