La Banque centrale du Nigéria annonce un excédent record : cap sur le redressement économique

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Siège de la banque centrale du Nigéria

Après plusieurs années de déséquilibres extérieurs, la Banque centrale du Nigéria envoie un signal fort avec un excédent inédit de sa balance des paiements. Une performance qui reflète les effets tangibles des réformes engagées.

Pour la première fois depuis plusieurs années, la Banque centrale du Nigéria (CBN) a annoncé un excédent de la balance des paiements de 6,83 milliards de dollars pour l’année 2024. Ce chiffre marque une rupture nette avec les déficits enregistrés en 2022 et 2023 (plus de 6,6 milliards cumulés) et souligne un tournant majeur dans la trajectoire économique du pays.

Cet excédent résulte d’une combinaison de réformes économiques structurelles : libéralisation du marché des changes, rigueur monétaire, et rationalisation des dépenses publiques. Ces mesures ont contribué à restaurer une partie de la crédibilité du pays et à renforcer la stabilité macroéconomique.

Sur le plan commercial, les exportations ont connu un rebond remarquable, avec une hausse de 48% pour le gaz naturel et près de 25% pour les produits non pétroliers. En parallèle, la facture des importations – notamment des produits pétroliers – a chuté de 23%, sous l’effet d’une politique plus ciblée de substitution aux importations.

La diaspora nigériane a également joué un rôle clé. Les envois de fonds ont atteint 21 milliards de dollars, avec une progression notable des transferts formels (+43%), témoignant d’une confiance renouvelée dans les perspectives du pays. L’aide publique au développement a également progressé de 6%, confirmant l’intérêt soutenu des bailleurs.

Côté financier, les investissements de portefeuille ont doublé, attirés par de meilleurs rendements. Mais l’investissement direct étranger reste en net recul (-40%), en raison d’un climat des affaires encore peu rassurant pour les investisseurs de long terme.

Autre signal positif : les réserves de change ont été renforcées de 6 milliards de dollars, dépassant les 40 milliards. De plus, les erreurs et omissions statistiques ont été divisées par cinq, signe d’une transparence accrue dans la gestion des données économiques.

Cet excédent ne garantit pas à lui seul la relance. Il constitue néanmoins un jalon important dans la reconstruction économique du Nigéria. Pour que cette dynamique se poursuive, le pays devra continuer à assainir son environnement des affaires, soutenir l’investissement productif et réduire la part de l’informel dans son économie.

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