Billets maudits : la panique s’empare des Guinéens après un braquage record

8
76

En Guinée, utiliser des billets neufs de 20 000 francs est devenu un cauchemar. Depuis le braquage spectaculaire de 20 milliards de francs guinéens (2,3 millions de dollars) le 12 avril 2025, des clients de banques comme Coris Bank, Ecobank et Banque Populaire Maroco-Guinéenne (BPMG) ont été arrêtés pour avoir manipulé ces coupures. La peur s’installe, les transactions s’effondrent, et la confiance dans le système bancaire vacille. Comment un vol audacieux a-t-il semé un tel chaos économique ?

Une vague d’arrestations inattendue

Tout commence le 17 avril. Au marché Niger de Kaloum, des cambistes sont interpellés par la police. Leur faute ? Détenir des billets neufs correspondant aux numéros de série volés lors du braquage. Rapidement, l’étau se resserre. À Conakry, des clients ordinaires sont arrêtés dans des banques pour avoir déposé ou retiré des billets de 20 000 GNF. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Les Guinéens, craignant d’être pris pour des complices, refusent désormais ces coupures. Les commerces hésitent, les transactions ralentissent, et l’économie locale vacille.

La Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) tente de calmer le jeu. Le 18 avril, elle ordonne aux banques de suspendre les arrestations immédiates. Les établissements doivent désormais collecter les coordonnées des clients et transmettre les références des billets suspects sans alerter la police. Mais le mal est fait. Comment un citoyen peut-il savoir si un billet est « propre » ? Cette question hante les Guinéens, pris au piège d’un système bancaire opaque.

Retour sur un braquage rocambolesque

L’origine de cette crise remonte au 12 avril. Sur l’axe Kindia-Mamou, un convoi transportant 20 milliards de francs guinéens est attaqué. Les fonds, destinés à Moussa Sacko, un orpailleur de Siguiri, proviennent directement de la BCRG. Près de Kolentin, des malfaiteurs cagoulés, certains déguisés en policiers, interceptent un véhicule isolé du convoi. Sans escorte armée, le chauffeur est vite neutralisé. En quelques minutes, le butin disparaît. L’opération, minutieusement planifiée, laisse penser à une complicité interne, peut-être au sein de l’entourage de Sacko ou de la BCRG.

Ce n’est pas la première mésaventure de Sacko. En janvier 2025, il avait perdu deux millions de dollars et 41 kg d’or, volés par des membres des forces de l’ordre. Si cette affaire avait été résolue, le braquage d’avril révèle des failles persistantes. Les convoyages de fonds, souvent effectués dans des véhicules personnels, reposent sur une sécurité dérisoire : deux gendarmes, mal armés, pour une prime de 500 000 GNF. Ces négligences ont ouvert la voie à une attaque d’une ampleur inédite.

Un système bancaire sous pression

L’affaire soulève des questions troublantes. Pourquoi la BCRG a-t-elle remis une somme aussi colossale à un particulier, alors que des banques primaires manquent de liquidités ? La gestion des fonds, jugée opaque, alimente les critiques. Les cambistes arrêtés, par exemple, affirment ignorer l’origine des billets. Dans un marché où des sommes importantes circulent sans traçabilité, ils se retrouvent scapegoats d’un système défaillant. Certains ont même été victimes d’escroqueries par des individus se faisant passer pour des agents de l’État, ajoutant à la confusion.

Les conséquences économiques sont lourdes. La méfiance envers les billets neufs paralyse les échanges. Les pertes s’accumulent, notamment pour les cambistes, dont l’activité repose sur la confiance. À plus grande échelle, cette crise érode la crédibilité des institutions financières. La BCRG, pointée du doigt, doit désormais restaurer la confiance tout en traquant les billets volés.

Une crise révélatrice

Ce chaos n’est pas qu’une affaire de braquage. Il met à nu les fragilités d’un système économique guinéen gangréné par l’insécurité et l’opacité. Les convoyages de fonds, livrés à eux-mêmes, sont une proie facile pour les criminels. La BCRG, critiquée pour sa gestion, peine à rassurer. Et les citoyens, pris en étau, paient le prix d’un système mal régulé.

L’enquête progresse, mais les défis restent immenses. Qui a orchestré ce casse ? Où sont passés les 20 milliards ? Et surtout, comment éviter qu’un tel fiasco ne se reproduise ? Une réforme des protocoles de sécurité et une meilleure transparence bancaire s’imposent. En attendant, les Guinéens scrutent leurs billets avec méfiance, prisonniers d’une crise qu’ils n’ont pas créée.

Jean-Marc Gogbeu, avec une correspondance particulière de Abdoul Latif Diallo, Journaliste d’investigation

8 Commentaires

  1. В поисках достоверного источника редкоземельных металлов и сплавов? Обратите внимание на компанию Редметсплав.рф. Мы предлагаем внушительный выбор продукции, обеспечивая высочайшее качество каждого изделия.

    Редметсплав.рф защищает все стадии сделки, предоставляя полный пакет необходимых документов для оформления товаров. Неважно, какие объемы вам необходимы – от мелких партий до крупнооптовых заказов, мы готовы обеспечить любой запрос с прекрасным качеством обслуживания.

    Наша команда службы поддержки всегда на связи, чтобы помочь вам в выборе товаров и ответить на любые вопросы, связанные с применением и характеристиками металлов. Выбирая нас, вы выбираете уверенность в каждой детали сотрудничества.

    Заходите на наш сайт Редметсплав.рф и убедитесь, что качество и уровень нашего сервиса – идеальный вариант для вас.
    Наши товары:

    Двухраструбный медный обвод под пайку 35х29х1 мм 10х12 мм твердая пайка М0б ГОСТ Р 52922-2008 Выберите качественные Медные двухраструбные обводы под пайку различных размеров и диаметров. Надежное соединение труб, высокая устойчивость к коррозии и превосходная теплопроводность. Узнайте больше о нашей продукции и найдите оптимальное решение для вашего проекта.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici