L’or brille plus fort que jamais : quand l’instabilité mondiale dope la demande

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L’or brille plus fort que jamais : quand l’instabilité mondiale dope la demande
L’or brille plus fort que jamais : quand l’instabilité mondiale dope la demande

Le métal jaune a une nouvelle fois confirmé son statut de valeur-refuge. Au premier trimestre 2025, la demande mondiale d’or a progressé de 1% sur un an pour atteindre 1 206 tonnes, selon les données publiées par le World Gold Council. Ce niveau, le plus élevé pour un début d’année depuis 2016, reflète un regain d’intérêt alimenté par les incertitudes économiques mondiales, les tensions géopolitiques persistantes et la volatilité des marchés financiers.

L’investissement prend le relais dans un contexte troublé

Principal moteur de cette croissance : l’investissement. Les fonds négociés en bourse (ETF) adossés à l’or ont enregistré des flux nets positifs de 226 tonnes, un pic inédit depuis trois ans. En parallèle, les achats de lingots et de pièces d’or ont totalisé 325 tonnes, les investisseurs particuliers cherchant à se prémunir face aux risques de récession, à l’inflation persistante et aux tensions commerciales, notamment entre les grandes puissances économiques.

Alors que les grandes banques centrales ont marqué une pause dans leur cycle de hausse des taux, la crainte d’un environnement de stagflation (faible croissance et inflation élevée) a renforcé l’attractivité de l’or, traditionnellement perçu comme une couverture contre la perte de pouvoir d’achat.

Banques centrales : une demande toujours solide

Les États n’ont pas été en reste. Les banques centrales du monde entier ont poursuivi leurs achats d’or, ajoutant 244 tonnes à leurs réserves officielles. Ce volume, bien que légèrement inférieur à celui des trimestres précédents, confirme une tendance de fond. La diversification des actifs de réserve, amorcée depuis plusieurs années, reste une priorité stratégique, dans un contexte où le dollar fait face à une remise en question croissante de son hégémonie dans les transactions internationales.

La bijouterie pâtit de la flambée des prix

À l’inverse, la demande d’or pour la bijouterie a reculé de 21% sur un an. Les records successifs des cours de l’or – qui ont franchi à plusieurs reprises le seuil symbolique des 2 200 dollars l’once en mars 2025 – ont pesé sur l’accessibilité du métal pour les consommateurs, notamment dans les grands marchés asiatiques comme l’Inde et la Chine. Toutefois, en valeur, la demande globale sur ce segment est restée dynamique, soutenue mécaniquement par la hausse des prix.

Une offre en léger renforcement, mais un recyclage en repli

Du côté de l’offre, le rapport du World Gold Council indique une progression modeste de 1%. La production minière a atteint 856 tonnes, portée par une amélioration des capacités extractives dans certains pays producteurs. En revanche, le recyclage d’or a légèrement reculé, les détenteurs d’or usagé préférant conserver leurs stocks dans l’espoir de vendre à un prix encore plus élevé.

Des perspectives orientées vers une demande toujours robuste

À court terme, le Conseil anticipe une poursuite des flux vers les ETF, dans un contexte marqué par les tensions géopolitiques persistantes — notamment en Ukraine et au Moyen-Orient — et par les incertitudes économiques aux États-Unis et en Europe. Les banques centrales devraient maintenir un niveau d’achat élevé, tandis que la demande des particuliers pour les lingots et les pièces devrait rester soutenue, malgré la tentation de prises de bénéfices.

Quant à l’offre, la dynamique haussière de la production minière pourrait se confirmer dans les mois à venir. Le recyclage, quant à lui, restera sous pression, pris en étau entre des prix élevés et des volumes disponibles de plus en plus rares.

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