Tanzanie : Fin des paiements en devises étrangères, le shilling devient roi

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Tanzanie : Fin des paiements en devises étrangères, le shilling devient roi
Tanzanie : Fin des paiements en devises étrangères, le shilling devient roi

En Tanzanie, une nouvelle règle change la donne. Depuis le 28 mars 2025, il est interdit d’utiliser des devises étrangères, comme le dollar ou l’euro, pour payer des biens et services dans le pays. La Banque de Tanzanie l’a annoncé dans un communiqué publié le 2 mai 2025. Désormais, tout doit se faire en shillings tanzaniens. Mais pourquoi cette mesure ? Et que cela signifie-t-il pour les habitants, les commerçants et les touristes ?

La Tanzanie veut protéger sa monnaie. Ces dernières années, le dollar américain était devenu courant dans certaines transactions. Les hôtels, les agences de voyage ou même les boutiques facturaient souvent en devises étrangères, surtout dans les zones touristiques comme Zanzibar ou près du Serengeti. Mais cela posait un problème. Quand les gens préfèrent le dollar au shilling, la monnaie nationale perd de sa valeur. La Banque de Tanzanie perd aussi le contrôle sur l’économie. En 2025, avec une inflation probablement en hausse et un shilling sous pression, le gouvernement a décidé d’agir.

La règle est claire. Les prix doivent être affichés en shillings. Les paiements doivent être faits en shillings. Refuser un paiement en monnaie locale est maintenant illégal. Les entreprises qui signaient des contrats en devises étrangères n’ont plus le droit de le faire. Cette mesure vise à renforcer l’usage du shilling et à stabiliser l’économie.

Pour les Tanzaniens, cela pourrait être une bonne nouvelle. Payer en shillings évite les pertes liées aux taux de change. Mais pour les commerçants habitués aux devises étrangères, c’est un défi. Beaucoup craignent que les clients, surtout les touristes, dépensent moins. Un hôtelier de Dar es Salaam pourrait voir ses revenus baisser si les visiteurs hésitent à convertir leurs dollars.

Les touristes, eux, ne sont pas laissés de côté. Ils peuvent toujours utiliser leurs cartes bancaires ou des moyens de paiement numériques. Mais pour payer en espèces, ils devront passer par une banque ou un bureau de change officiel. Cela pourrait compliquer les choses dans les zones rurales, où les services bancaires sont rares. La Tanzanie, qui attire des millions de visiteurs chaque année, veut éviter de décourager le tourisme. Le secteur représente environ 17 % de son PIB, selon des données de 2023.

La Banque de Tanzanie prend cette mesure au sérieux. Elle encourage le public à signaler les violations. Les contrevenants risquent des sanctions de la part des autorités, y compris de l’Unité de renseignement financier ou de la police. Cette fermeté rappelle des politiques similaires ailleurs. Au Zimbabwe, par exemple, le gouvernement a interdit les paiements en devises étrangères en 2019 pour soutenir sa monnaie. Mais là-bas, le marché noir a explosé. La Tanzanie espère éviter ce scénario.

Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large. De nombreux pays africains luttent contre la « dollarisation » de leur économie. Le Nigeria a imposé des restrictions similaires sur les devises étrangères dans les années 2010. L’objectif est toujours le même : protéger la souveraineté monétaire et stimuler la confiance dans la monnaie locale. Mais le succès dépendra de l’application de la loi et de la stabilité économique.

Pour l’instant, la Tanzanie mise sur le shilling. Reste à voir si cette mesure renforcera vraiment son économie ou si elle créera de nouveaux obstacles pour les entreprises et les visiteurs. Une chose est sûre : le pays entre dans une nouvelle ère économique.

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