Madagascar relance son pari énergétique avec le méga-projet de Sahofika

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Madagascar semble déterminée à sortir du cycle de pénuries électriques qui freine son développement. Avec la relance du projet hydroélectrique de Sahofika, l’île enclenche une étape cruciale dans sa quête d’indépendance énergétique. Trois entreprises internationales sont désormais en lice pour la construction de cette infrastructure colossale estimée à un milliard d’euros (656 milliards FCFA).

Située sur la rivière Onive, dans le centre du pays, la future centrale hydroélectrique de Sahofika fait partie des projets les plus ambitieux jamais envisagés par l’État malgache. Au programme : un barrage, une usine de production d’électricité, un tunnel d’eau de 4 kilomètres, deux conduites forcées et pas moins de 60 kilomètres de route d’accès. L’ensemble constitue un défi technique d’envergure, mais aussi une promesse de transformation structurelle.

L’appel d’offres pour sa réalisation, clôturé cette semaine, a retenu trois poids lourds internationaux : la China National Electric Engineering Company (CNEEC), le groupe turc ERG et le portugais Mota-Engil. Tous sont spécialisés dans les grands travaux d’infrastructures, notamment dans le domaine de l’énergie.

Mais l’annonce majeure réside surtout dans l’entrée officielle de l’État malgache au capital du consortium NEHO, qui pilote le projet. Avec une participation de 49%, Antananarivo affiche désormais une volonté claire : garder un certain contrôle stratégique sur une infrastructure critique, dans un secteur longtemps dominé par des partenaires extérieurs.

Aux côtés de l’État, deux acteurs privés bien connus en Afrique subsaharienne : le groupe Themis, basé à Casablanca, et le franco-africain Eranove, tous deux spécialistes du développement énergétique sur le continent. Leur implication traduit un intérêt croissant pour des projets intégrés, mêlant financement, construction et exploitation à long terme.

Pour Madagascar, dont les taux d’électrification restent parmi les plus bas du continent – moins de 30% de la population ayant accès à l’électricité – Sahofika représente bien plus qu’un simple chantier. C’est une avancée vers une industrialisation effective, une réduction de la facture énergétique, et une opportunité pour limiter la dépendance au fioul et aux importations.

À condition que les délais soient tenus et les financements sécurisés, cette centrale pourrait devenir un modèle pour d’autres pays africains confrontés aux mêmes défis. Le chantier à venir sera scruté de près.

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