Le virage numérique de la Côte d’Ivoire s’affirme. Ce lundi 19 mai 2025, à Abidjan, le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation a conclu trois protocoles d’accord avec des entreprises technologiques, actant ainsi une nouvelle étape dans sa volonté de bâtir une économie plus innovante, plus inclusive et plus souveraine.
Signés avec CEDITECH, Amini Corp et TBI, ces accords s’inscrivent dans le cadre de la première conférence nationale sur l’intelligence artificielle, organisée autour du thème « Intelligence artificielle : la jeunesse ivoirienne au cœur de la révolution numérique ».
Des partenariats pour répondre à des besoins concrets
Le partenariat avec CEDITECH, centre ivoirien d’excellence technologique, a pour objectif de concevoir des formations adaptées aux réalités du pays. L’idée est claire : doter les jeunes d’outils concrets pour devenir des acteurs de la transformation digitale, tout en encourageant la création d’entreprises dans le secteur.
La start-up kényane Amini Corp, elle, apporte une expertise de pointe dans les technologies climatiques. En fournissant des données environnementales précieuses, elle contribuera au renforcement des capacités nationales et à l’émergence d’une innovation numérique à forte valeur ajoutée locale. Un pas vers la souveraineté numérique, un enjeu de taille pour tout pays en développement.
Quant à TBI, spécialiste du matériel informatique, son implication se concentrera sur la formation des agents de l’État aux outils d’intelligence artificielle. Un défi fondamental à l’heure où l’administration numérique devient un levier d’efficacité et de transparence.
L’intelligence artificielle comme catalyseur
Au-delà des signatures, la conférence a été l’occasion de poser les bases d’un débat national autour de l’intelligence artificielle. Trois panels ont abordé les grands défis du moment : la formation des talents, le soutien aux start-ups IA portées par la jeunesse, et l’inclusion numérique.
Ces discussions traduisent une prise de conscience : l’IA n’est plus un luxe ou un sujet de laboratoire. Elle devient un enjeu économique, social et stratégique pour la Côte d’Ivoire. Encore faut-il former, équiper et encadrer les futurs acteurs de cette révolution.
Vers une stratégie numérique cohérente ?
Si ces accords montrent une volonté politique réelle, la réussite dépendra de leur mise en œuvre concrète. Quelles formations seront réellement dispensées ? Quels indicateurs permettront d’évaluer les progrès ? Comment garantir que les jeunes en zones rurales aient aussi accès à ces opportunités ?
La réponse à ces questions déterminera si ces signatures sont un simple effet d’annonce ou un véritable levier de transformation.
Mais une chose est certaine : en choisissant de s’appuyer sur des acteurs locaux et régionaux, en misant sur la jeunesse et en plaçant l’IA au cœur de son agenda, la Côte d’Ivoire affirme son ambition numérique. Et trace, pas à pas, sa route vers une économie plus compétitive et résiliente.
