L’Angola entre au capital de l’AFC pour peser sur le futur économique du continent

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L’Angola entre au capital de l’AFC pour peser sur le futur économique du continent
L’Angola entre au capital de l’AFC pour peser sur le futur économique du continent

Avec un investissement de 184,8 millions de dollars, Luanda devient actionnaire de l’Africa Finance Corporation. Un engagement financier qui confirme la volonté de l’Angola de jouer un rôle actif dans le financement des infrastructures africaines.

La République d’Angola renforce sa participation au développement du continent. Membre depuis 2022 de l’Africa Finance Corporation (AFC), le pays est désormais actionnaire de cette institution financière multilatérale de référence, grâce à une injection de 184,8 millions de dollars US. Il s’agit d’un investissement stratégique qui propulse Luanda dans le cercle restreint des États africains engagés financièrement dans le capital de l’AFC.

Créée en 2007, l’AFC s’est imposée comme un acteur majeur du financement d’infrastructures sur le continent. Elle compte aujourd’hui 45 pays membres et a investi plus de 15 milliards de dollars dans 36 pays africains. Son modèle repose sur une approche intégrée : structuration technique et financière de projets, accompagnement en ingénierie, déploiement de capital et partenariat public-privé.

Un signal fort de souveraineté financière africaine

L’investissement angolais revêt une signification politique et économique forte. Il incarne la volonté d’un pays africain de ne plus se contenter de bénéficier de financements extérieurs, mais d’intégrer les organes de décision pour peser sur l’orientation stratégique des investissements.

« La prise de participation de l’Angola dans l’AFC témoigne de notre ferme conviction que les partenariats peuvent contribuer à une transformation économique durable », a souligné la ministre angolaise des Finances, Dr Vera Daves de Sousa.

Ce mouvement s’inscrit dans une stratégie plus large du gouvernement angolais, tournée vers la diversification de son économie, historiquement dépendante du pétrole. Depuis plusieurs années, l’AFC a injecté près d’un milliard de dollars en Angola, dans des secteurs clés tels que l’énergie, les chemins de fer, la logistique et les minéraux critiques. Autant de domaines identifiés par Luanda comme moteurs de son industrialisation.

Un engagement cohérent du secteur public angolais

En parallèle de cette prise de participation souveraine, le Fonds souverain d’Angola (FSDEA) a investi 25 millions de dollars US dans l’AFC plus tôt en 2025. Cette double contribution confirme une stratégie nationale cohérente : utiliser les outils financiers africains pour appuyer les objectifs de développement locaux.

« L’engagement de l’Angola en matière de capital souligne l’impact de l’alignement souverain sur la mission de l’AFC », a déclaré Samaila Zubairu, président-directeur général de l’Africa Finance Corporation. Il y voit une forme de synchronisation entre les ambitions nationales et les objectifs continentaux de transformation.

Le corridor de Lobito, vitrine d’un partenariat stratégique

L’un des projets emblématiques de la coopération entre l’AFC et l’Angola est le développement du corridor de Lobito, un vaste réseau de transport transfrontalier reliant l’Angola à la Zambie et à la République démocratique du Congo. Cofinancé avec des partenaires publics et privés, ce projet est conçu comme une colonne vertébrale logistique régionale.

Le corridor pourrait dynamiser plusieurs filières économiques : exploitation minière (cuivre, cobalt), agriculture, énergie, tourisme. En apportant une connectivité nouvelle à ces pays enclavés, il renforce aussi la position géopolitique de l’Angola comme hub logistique de l’Afrique centrale.

Vers une gouvernance continentale élargie

Avec cette prise de participation, l’Angola devient le deuxième pays lusophone, après le Cap-Vert, à entrer au capital de l’AFC. Ce geste reflète un élargissement progressif de la gouvernance de l’institution, qui ambitionne d’accroître la représentation de ses actionnaires sur l’ensemble du continent.

Cette dynamique est révélatrice d’un changement d’approche. Le financement du développement africain ne repose plus exclusivement sur l’aide internationale ou les institutions multilatérales basées hors du continent. Il s’appuie de plus en plus sur des mécanismes africains autonomes, portés par des États et des institutions financières africaines, dans une logique de souveraineté économique assumée.

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