La société minière australienne West African Resources Limited (WAF) a franchi un cap stratégique au Burkina Faso en réalisant, le 26 juin 2025, la première coulée d’or sur son site de Kiaka. Cette opération a été menée en avance sur le calendrier initial et en dessous du budget, ce qui constitue une performance notable dans l’industrie minière, souvent sujette à des retards et à des dépassements de coûts.
La coulée inaugurale a permis de produire 5,7 kilogrammes d’or, soit environ 183 onces troy, marquant ainsi le début de la phase productive de ce projet majeur. Acquis en 2021, le gisement de Kiaka a été développé en seulement trois ans et demi, un délai particulièrement court dans un secteur où le cycle de développement peut s’étendre sur une décennie.
WAF affiche une ambition claire : atteindre une production de 500 000 onces d’or par an d’ici 2030. Kiaka constitue un levier essentiel dans cette stratégie, aux côtés du site de Sanbrado, déjà en exploitation depuis 2020. Ensemble, ces deux projets forment un système de production intégré, à longue durée de vie, non couvert (unhedged), qui permet à la société de capter pleinement les hausses du cours de l’or sur les marchés internationaux.
À ce jour, 140 000 tonnes de minerai à une teneur moyenne de 0,7 gramme d’or par tonne ont été traitées sur le site de Kiaka, avec un taux de récupération métallurgique supérieur à 92%, un niveau élevé pour une phase de démarrage. La montée en puissance de la production se poursuivra au troisième trimestre 2025, une fois la connexion au réseau électrique haute tension achevée.
Le développement de Kiaka repose sur une organisation rigoureuse : une équipe de construction interne pilotée par WAF, des partenaires bancaires solides comme Sprott et Coris Bank, et une logistique maîtrisée avec la présence sur site de tous les équipements critiques et réactifs nécessaires au bon fonctionnement de l’usine. Aucun arrêt de production n’est anticipé à court terme, selon les responsables du projet.
Cette mise en production intervient dans un contexte particulier. Le Burkina Faso, principal pays hôte des activités de WAF, est aujourd’hui l’un des plus grands producteurs d’or en Afrique, mais reste confronté à une situation sécuritaire fragile. Malgré ces défis, la société a pu maintenir ses chantiers en activité, en déployant des équipes sur des rotations jour/nuit et en assurant un dialogue permanent avec les communautés locales et les autorités.
Sur le plan des ressources, West African Resources dispose d’un portefeuille solide : 12,8 millions d’onces en ressources minérales, dont 6,1 millions d’onces en réserves prouvées et probables. Cette base permet à la société de planifier une production stable et rentable sur le long terme. Le projet Toega, situé à une quinzaine de kilomètres de Sanbrado, viendra à son tour renforcer la capacité de traitement de l’usine d’ici fin 2025.
Sur le plan financier, l’entreprise se distingue par sa solidité. Cotée à la bourse australienne (ASX), elle affiche une capitalisation d’environ 2,6 milliards de dollars australiens (…). En 2024, elle a généré près de 730 millions de dollars de chiffre d’affaires, avec un bénéfice net de 224 millions. Sa trésorerie, estimée à 430 millions AUD, lui donne une marge de manœuvre confortable pour soutenir sa croissance organique et répondre à d’éventuels besoins d’investissement.
Avec la réussite du projet Kiaka, West African Resources confirme sa capacité à développer rapidement des infrastructures minières complexes, dans des environnements exigeants. Cette avancée renforce sa position sur l’échiquier aurifère ouest-africain et crédibilise sa trajectoire vers un statut de producteur majeur à horizon 2030.
