L’économie ghanéenne semble amorcer un tournant. En juin 2025, le taux d’inflation annuel est descendu à 13,7%, marquant ainsi son niveau le plus bas depuis décembre 2021. Cette annonce, faite par le ministère des Finances, confirme une tendance baissière amorcée depuis six mois consécutifs.
L’inflation, qui mesure la variation des prix des biens et services sur une période donnée, a longtemps pesé sur le pouvoir d’achat des Ghanéens. Sa diminution soutenue depuis le début de l’année représente un signal encourageant dans un contexte où les effets des crises précédentes — inflation importée, tensions sur les marchés énergétiques, dépréciation du cedi — restent encore présents dans les esprits.
Cette amélioration n’est pas seulement statistique : elle est perçue dans la vie quotidienne. « C’est un tournant significatif dans notre trajectoire économique, et il est ressenti concrètement par les foyers et les entreprises », a souligné Dr Alhassan Iddrisu, statisticien en chef du gouvernement.
Au-delà de cette baisse annuelle, un fait marquant est également à noter : les prix ont reculé entre mai et juin 2025, avec une baisse mensuelle de 1,2%. En clair, les consommateurs ont payé moins cher certains produits et services qu’un mois plus tôt. Une évolution suffisamment rare dans le contexte récent du pays pour être soulignée.
La tendance touche plusieurs secteurs, notamment les produits alimentaires mais aussi les services. Cette évolution donne un répit, même temporaire, aux ménages durement affectés par la hausse des prix de ces dernières années. « Nous observons les premiers signes d’un retour à la stabilité des prix, avec une nette diminution de l’inflation sous-jacente », a précisé Dr Iddrisu.
Cependant, les autorités restent prudentes. Le statisticien en chef rappelle qu’il ne faut pas relâcher les efforts : « C’est maintenant qu’il faut rester sur cette trajectoire, pour que ces avancées deviennent durables. »
Si le recul de l’inflation ouvre la voie à une stabilisation macroéconomique, les défis restent nombreux. L’ancrage de cette dynamique dans la durée dépendra de plusieurs facteurs : discipline budgétaire, réponse monétaire adéquate, et résilience face aux chocs extérieurs. En attendant, le Ghana peut envisager les mois à venir avec un peu plus de sérénité économique.
