La Banque africaine de développement (BAD) vient d’accorder à la Côte d’Ivoire une deuxième garantie partielle de crédit. Cette mesure stratégique facilite l’accès à des prêts compétitifs, notamment en monnaie locale, et s’inscrit dans la gestion rigoureuse de la dette du pays pour les années 2024-2028. Un levier important pour financer durablement des projets verts et sociaux.
Pour soutenir ses ambitions de développement durable, la Côte d’Ivoire bénéficie désormais d’une garantie partielle de crédit renouvelée accordée par la Banque africaine de développement. Mais qu’est-ce qu’une garantie partielle de crédit ? C’est un mécanisme qui réduit le risque pour les banques prêteuses, leur donnant confiance pour offrir des financements à des conditions plus avantageuses. Grâce à cet appui, la Côte d’Ivoire pourra emprunter à des taux compétitifs et surtout sur des durées plus longues.
Une avancée majeure de cette nouvelle garantie réside dans son volet « monnaie locale ». En effet, la Côte d’Ivoire pourra lever des fonds en francs CFA, sa devise nationale, ce qui est crucial face aux difficultés de liquidité récurrentes sur le marché financier régional de l’Union monétaire ouest-africaine. Cette disponibilité accrue de financements en monnaie locale améliore la viabilité de la dette publique et soutient le développement d’un marché régional des capitaux plus dynamique.
Cette diversification des sources de financement va également permettre au pays de mieux aligner ses ressources sur sa stratégie nationale. En effet, la garantie s’intègre parfaitement dans la Stratégie de gestion de la dette à moyen terme (SMT) pour la période 2024-2028, qui vise à renforcer la résilience financière tout en assurant une gestion prudente de la dette.
Les fonds levés grâce à cette garantie seront investis dans des secteurs essentiels pour le développement socio-économique de la Côte d’Ivoire. Parmi eux, on compte l’agriculture durable, l’eau et l’assainissement, les énergies renouvelables, la santé, le logement abordable, l’éducation et l’inclusion financière. Ces secteurs correspondent aux Objectifs de développement durable (ODD) et au Plan national de développement 2021-2025.
Solomon Quaynor, vice-président du secteur privé, des infrastructures et de l’industrialisation à la BAD, explique que cette opération illustre « l’utilisation stratégique d’instruments d’atténuation des risques » afin d’aider les pays à « accéder à des capitaux abordables et à long terme pour des investissements transformateurs ». Il souligne aussi que cette garantie « soutient les efforts de la Côte d’Ivoire pour intégrer la durabilité dans sa stratégie de financement tout en renforçant la confiance des investisseurs ».
Cette démarche s’appuie sur le succès d’une première facilité garantie de 533 millions d’euros conclue en 2023. Cette première opération a permis de financer des projets d’infrastructures de base, des services essentiels, ainsi que des initiatives favorisant l’emploi et la compétitivité, au bénéfice de millions d’Ivoiriens.
Ahmed Attout, directeur du Groupe pour le développement du secteur financier à la BAD, rappelle que « au cours des trois dernières années, nous avons approuvé sept garanties pour débloquer près de 3 milliards de dollars de financements durables à des prix compétitifs pour nos pays membres régionaux ». Ces garanties facilitent ainsi l’accès à des ressources financières indispensables pour la croissance et le développement durable en Afrique.
Au-delà des chiffres, cette garantie partielle répond à un enjeu fondamental : combler les pénuries chroniques de liquidités en francs CFA sur le marché financier régional. En permettant à la Côte d’Ivoire de lever des fonds en monnaie locale, elle contribue à stabiliser la dette publique et à renforcer le marché régional des capitaux, un facteur clé de la souveraineté financière. Enfin, cette nouvelle facilité garantie soutient directement la vision ambitieuse de la Côte d’Ivoire, qui vise à devenir un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure d’ici 2030. Cette transformation économique durable repose sur une gestion financière maîtrisée et des investissements ciblés vers des projets à fort impact social et environnemental.