Pour restaurer la confiance dans son système bancaire, le Ghana vient d’installer le nouveau Conseil d’administration de la Ghana Deposit Protection Corporation (GDPC). Ce renforcement institutionnel s’inscrit dans une stratégie de sécurisation des dépôts, notamment ceux des petits épargnants, fragilisés par les crises financières récentes.
La cérémonie officielle a été présidée par le ministre délégué auprès du ministère des Finances, Thomas Ampem Nyarko, qui a rappelé l’importance de la mission confiée à la GDPC. « L’une des missions essentielles de la GDPC est de protéger les dépôts des Ghanéens ordinaires et de renforcer la confiance du public dans le système financier », a-t-il déclaré.
Une gouvernance renouvelée pour une institution stratégique
Le Conseil fraîchement mis en place est présidé par Dr. Johnson Pandit Asiama, ancien gouverneur adjoint de la Banque du Ghana. À ses côtés, on retrouve Galahad Alex Andoh, directeur général de la GDPC, Prosper Ayinbilla Awuni, représentant du ministère des Finances, ainsi que Benjamin Amenumey et Paul Kwasi Agyemang.
Prenant la parole au nom du Conseil, Dr. Asiama a exprimé sa gratitude envers le président de la République et le ministre des Finances, Dr. Cassiel Ato Forson, pour la confiance placée dans cette équipe. Il a affirmé l’engagement du Conseil à offrir une gouvernance efficace et à consolider le dispositif de protection des dépôts.
Transparence, innovation et responsabilité : les nouvelles priorités
Souhaitant inscrire la GDPC dans une nouvelle dynamique, Dr. Asiama a présenté les grandes lignes des ambitions du Conseil : transparence accrue, bonnes pratiques de gouvernance, et modernisation des outils de gestion. « Le Conseil s’engage à garantir la transparence, la bonne gouvernance et l’utilisation d’outils innovants pour améliorer les opérations de la Corporation », a-t-il déclaré.
Parmi les innovations envisagées, figure notamment l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) pour optimiser les processus de gestion et d’analyse des risques. Le Conseil prévoit également de faire évoluer la stratégie de l’institution en y intégrant les principes ESG – Environnement, Social, Gouvernance – afin d’assurer une performance durable et socialement responsable.
Un rempart contre les crises bancaires passées
La relance de la GDPC intervient dans un contexte où la mémoire des crises bancaires de 2017 à 2019 reste encore vive. Plusieurs établissements financiers avaient alors été liquidés, exposant des milliers de déposants à la perte de leurs économies. Cette instabilité avait profondément ébranlé la confiance des usagers envers les institutions financières.
C’est dans cette optique que les autorités ghanéennes ont créé la GDPC, conçue comme un mécanisme de garantie des dépôts destiné à protéger les clients en cas de faillite d’une banque ou d’une institution de microfinance agréée. En dotant l’institution d’une gouvernance renouvelée et d’une vision stratégique plus ambitieuse, le gouvernement espère renforcer la stabilité du secteur bancaire.
Une étape structurante mais des défis à venir
Avec la mise en place de ce Conseil d’administration, la GDPC entame une nouvelle phase de son développement. Il s’agira désormais pour l’équipe dirigeante de traduire ses ambitions en actions concrètes : mettre en œuvre des mécanismes de protection efficaces, développer une communication claire envers les déposants, et bâtir une culture de gestion des risques fondée sur l’innovation et la responsabilité. Si la tâche est complexe, le signal envoyé est fort : le Ghana entend sécuriser durablement l’épargne de ses citoyens et rebâtir la confiance dans le système financier. La GDPC est désormais appelée à jouer un rôle de premier plan dans cet effort de consolidation.
