Pathé DIONE : Président Directeur Général du Groupe SUNU :“ Une société d'assurance doit être capable de respecter ses engagements vis-à-vis des assurés”

Président Directeur Général du Groupe SUNU, Pathé DIONE nous partage sa vision du leadership et du management.

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Pathé DIONE, il y a 20 ans, vous avez décidé de mettre votre expérience au service de votre continent en créant le Groupe SUNU. Doit-on vous considérer comme un panafricaniste ?
Pathé DIONE: l y a 20 ans, je décidais d’abandonner ma fonction de Directeur Afrique d’AXA pour créer un groupe d’assurances au service de l’Afrique et des Africains. Je ne suis pas panafricaniste mais je suis panafricain. Mon expérience et mon expertise des groupes internationaux m’ont permis de créer un modèle africain de référence dans l’assurance.
Vous incarnez, d’une certaine manière, le combat pour la promotion des « champions africains ». N’est-ce pas là, une mission titanesque ?
Pathé DIONE: Pourquoi donc est-ce titanesque ? Les Africains  ont d’énormes potentiels mais doivent se faire confiance et se discipliner. Nous avons les mêmes aptitudes que les autres peuples et nous pouvons nous vanter de mieux connaître notre continent pourtant complexe. Au Groupe  SUNU, notre force réside en nos Hommes en qui nous faisons confiance, que nous faisons monter en compétences face aux défis à venir et c’est sûrement l’une des raisons pour lesquelles nous sommes leaders en Assurance Vie dans toute la zone CIMA depuis 2014.
Avez-vous des craintes quant à la survie des fameux  » champions africains « ?
Pathé DIONE: Je n’ai aucune crainte tant qu’ils respecteront les fondamentaux du métier avec rigueur. Il s’agit plutôt pour les champions africains de se battre, de s’imposer et se maintenir parmi les meilleurs dans un environnement concurrentiel où il faut toujours avoir une longueur d’avance.
L’éclosion de ces « champions africains » ne devrait-elle pas émaner, premièrement, des dirigeants africains et des Institutions politiques continentales ?
En effet, un environnement politique stable est fondamental pour le développement de nos entreprises, et c’est là où nous pourrions parler de survie, Vous savez que l’assurance est liée aux risques. Dans un pays en crise ou en guerre, le risque est extrêmement élevé. Toutes les entreprises sont en mode survie.
Donc la coordination des actions des autorités de tutelle, des fédérations professionnelles nationales et internationales peut dicter et accompagner cette éclosion dont vous parlez. Nous voulons que l’arrivée de deux dirigeants du Groupe SUNU à la tête de l’association professionnelle des deux marchés d’assurance, les plus importants de ls CIMA en Afrique de l’Ouest soit l’occasion d’impulser auprès de nos pouvoirs publics, une prise en considération du rôle fondamental que l’industrie des assurances peut jouer dans la protection des biens, des personnes et du financement de nos économies.
Vous déclariez à nos confrères du Financial Afrik que
Pathé DIONE: « L’Afrique, avec un taux de pénétration de l’assurance d’à peine 2%, c’est l’un des principaux réservoirs de croissance du secteur de l’assurance. I! y à de la place pour tout le monde. » Comment expliquez-vous ce faible taux d’adhésion ?
Pour assurer la vie, la famille, l’avenir et les biens, il y à de la place pour tout le monde mais pas pour n’importe qui. Une société d’assurance doit être capable de respecter ses engagements   vis-â-vis des assurés. Le secteur de l’assurance a déjà été très impacté par des sociétés qui ont terni l’image des assureurs avec leur manque d’éthique et le non-paiement des sinistres dus. Ce genre de comportement ne suscite pas la confiance.
Mais les raisons de la faiblesse du taux de pénétration sur l’ensemble des marchés africains ne résident pas uniquement la. Il y a à la fois des raisons culturelles, économiques, organisationnelles et administratives qui en sont les principales causes.

On vous sait très effacé dans les médias. À quoi cela répond-t-il?

Pathé DIONE: Je préfère mettre en avant ce que j’ai bâti avec mes collaborateurs et mes partenaires plutôt que ma propre personne. J’interviens cependant à des conférences ou des panels pour apporter ma contribution au développement professionnel et à la formation des jeunes. C’est le plus important à mes yeux.
Ce parcours professionnel réussi s’adosse sur quels principes de vie ?
Pathé DIONE: Ma devise est la suivante : « Aux sommets les plus hauts par les chemins les plus étroits, »
D’après vous, qu’est-ce qui caractérise un bon dirigeant de société(s) ?
Pathé DIONE: Je pense qu’il faut développer son leadership, en communiquant et partageant sa vision avec ses collaborateurs,définir clairement leurs missions, leur donner les moyens et les guider dans leurs accomplissements professionnels et personnels, De manière générale, la communication est primordiale pour motiver, améliorer et réussir.
Pensez-vous comme certains qu’il doit exister un management à l’africaine ? Peut-on ou doit-on diriger son entreprise comme un père de famille (dans le vrai sens du terme) ?
Cette question est très importante et mérite une réponse complète, C’est pourquoi, je renvoie tous ceux qui sont intéressés par le sujet à l’ouvrage de Monsieur Zadi Kessy (Culture africaine et gestion de l’entreprise moderne, éditions CEDA), ancien Directeur de la CIE qui traite de manière assez complète à mon avis, de l’influence de la
culture africaine sur la gestion des entreprises modernes. La gestion d’une entreprise moderne, que cela soit en Afrique ou ailleurs, requiert les mêmes exigences de vision, rigueur et anticipation.

Pathé DIONE, merci.

Pathé DIONE: Je vous en prie.
Avec le magazine Esprit
 
 

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