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  • 16/09/2025

Economie / Burkina Faso : Recettes solides, mais dépenses à la traîne

Au 30 juin 2025, le Burkina Faso a presque atteint ses objectifs de mobilisation des ressources, avec un taux de réalisation de 99,77%. Si cette performance est encourageante, l’exécution des dépenses reste faible, et le solde budgétaire montre que des défis persistent dans la gestion des finances publiques.


Le gouvernement burkinabé a présenté, lors du Conseil des ministres du 11 septembre 2025, l’état d’exécution du budget et de la trésorerie de l’État pour le premier semestre 2025. Selon le rapport adopté, 1 562,05 milliards FCFA ont été mobilisés, soit quasiment l’objectif semestriel de 1 565,69 milliards FCFA. Cette performance représente une hausse de 163,40 milliards FCFA par rapport à la même période en 2024.

 

En revanche, l’exécution des dépenses reste en retrait. Sur 3 612,27 milliards FCFA de crédits prévus, seuls 1 640,39 milliards FCFA ont été dépensés, soit un taux de 45,41%, contre 1 731 milliards FCFA à la même date en 2024. Cette situation révèle un écart notable entre les crédits disponibles et les dépenses réellement engagées.

 

La gestion de la trésorerie présente un bilan contrasté. Les encaissements atteignent 2 298,67 milliards FCFA, en hausse de 25,5% par rapport à 2024. Les décaissements, eux, s’élèvent à 2 385,66 milliards FCFA, soit une progression de 30,04%. Au final, le solde débiteur s’établit à 87 milliards FCFA, entièrement couvert par les disponibilités de début de période. L’épargne budgétaire positive s’élève à 238,38 milliards FCFA, mais le solde budgétaire global reste déficitaire de 157,93 milliards FCFA.

 

Face à ces résultats, le Conseil des ministres recommande de poursuivre le réengagement des dépenses non exécutées des budgets antérieurs et de renforcer le suivi des procédures budgétaires afin de garantir une meilleure exécution.

 

Parallèlement, le gouvernement a adopté un projet de décret modificatif du décret n°2023-0966, qui vise à accélérer la mise en œuvre des projets spécifiques dans un contexte marqué par des urgences sécuritaires et humanitaires. Le communiqué souligne que ce décret permettra d’apporter plus d’efficacité dans la contractualisation et la réalisation des projets, renforçant ainsi les capacités de l’administration et la résilience de la population.

 

En somme, le Burkina Faso affiche une mobilisation de ressources remarquable, mais doit encore améliorer l’exécution de ses dépenses et la mise en œuvre de ses projets spécifiques pour transformer cette performance en résultats tangibles pour la population.