Les déclarations de la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, annonçant la possible suspension de l’aide au Nigéria et d’éventuelles frappes contre des “terroristes islamiques”, à la suite de son président, ont déclenché une onde de choc diplomatique.
Derrière la ferveur religieuse affichée, se profile une réalité plus
stratégique : celle d’un intérêt américain renouvelé pour le pétrole nigérian,
sur fond de campagne électorale et de rivalité mondiale accrue.
Coup de projecteur
sur ce qui ressemble moins à une croisade religieuse qu’à une bataille pour
l’influence et le pétrole
La croisade religieuse de Trump : ferveur ou
calcul électoral ?
Le ton employé par Washington est sans ambiguïté.
Si le gouvernement nigérian « continue à permettre le massacre des chrétiens »,
les États-Unis « cesseront toute aide et prendront des mesures ».
Cette rhétorique, empruntée directement à la base évangélique du président
Trump, s’inscrit dans une stratégie électorale claire : raviver le sentiment
d’une Amérique “gardienne de la foi” pour consolider son socle religieux avant
les prochaines élections.
Sur le terrain, les violences au Nigéria sont
bien réelles, mais complexes : Boko Haram et l’État islamique en Afrique de
l’Ouest frappent indistinctement chrétiens et musulmans.
Pourtant, la Maison-Blanche choisit une lecture confessionnelle univoque, qui
flatte l’opinion religieuse américaine et justifie un ton musclé envers Abuja.
Trump y voit également un moyen de réaffirmer la puissance américaine dans un
monde où la Chine, la Russie et d’autres acteurs étendent leur influence sur le
continent africain.
Abuja et la CEDEAO : entre rejet ferme et
diplomatie prudente
À Abuja, la réaction a été immédiate.
Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a rejeté avec
vigueur l’idée d’un “génocide des chrétiens”, rappelant que la Constitution du
Nigéria interdit toute discrimination religieuse.
Pour le gouvernement, les déclarations de Washington relèvent d’une ingérence
inacceptable et risquent d’attiser davantage les tensions communautaires.
La CEDEAO, de son côté, adopte une position
d’équilibriste.
Tout en appelant au calme, plusieurs États membres expriment en coulisses leur
inquiétude face au retour d’un ton interventionniste américain.
Après les épisodes libyen et irakien, la perspective d’une opération militaire
occidentale en Afrique de l’Ouest ravive de vieux traumatismes.
Pour les diplomaties régionales, la priorité reste la stabilité et la
souveraineté des États, dans un contexte sécuritaire déjà extrêmement fragile.
Derrière la morale, l’ombre du pétrole
Derrière la rhétorique religieuse et humanitaire,
nombre d’analystes perçoivent un intérêt énergétique évident.
Le Nigéria est le premier producteur de pétrole du continent, avec des réserves
considérables dans le delta du Niger et au large de ses côtes.
Depuis quelques années, les compagnies américaines y ont perdu du terrain au
profit d’acteurs chinois, indiens et malaisiens.
Or, dans un contexte de tensions géopolitiques mondiales, Washington ne peut se
permettre de voir une telle ressource lui échapper.
Certains observateurs comparent cette stratégie à
celle employée face au Venezuela : un discours moral en façade, mais des
motivations économiques en arrière-plan.
Le parallèle est tentant : deux nations riches en pétrole, politiquement
fragiles, où les États-Unis utilisent des prétextes moraux ou humanitaires pour
justifier des pressions diplomatiques, voire militaires.
Cependant, tout ne se réduit pas au pétrole.
Trump saisit également cette occasion pour renforcer les liens avec certains
gouvernements africains chrétiens – au Ghana, au Kenya ou en Zambie – et se
poser en “protecteur des fidèles”.
Un geste symbolique, mais politiquement payant.
Le vrai enjeu : souveraineté africaine et
indépendance énergétique
Au fond, cette affaire dépasse le simple cadre
d’une dispute diplomatique.
Elle met en lumière une mutation profonde de la politique africaine des
États-Unis : plus directe, plus idéologique, et surtout plus transactionnelle.
Sous couvert de défendre la foi et la liberté religieuse, Washington cherche à repositionner
son influence en Afrique et à sécuriser l’accès à des ressources stratégiques.
Pour l’Afrique, le message est clair : la foi, la
morale et la géopolitique ne font jamais bon ménage quand elles se mêlent à la
logique du pétrole.
Le Nigéria et ses voisins devront désormais défendre leur souveraineté
énergétique avec une vigilance accrue, tout en évitant de devenir les pions
d’un nouvel affrontement de puissances.
L’Afrique doit écrire son propre scénario
Les menaces de Washington ne sont pas seulement
un avertissement au Nigéria, elles sont un test pour tout le continent.
Soit l’Afrique reste le théâtre des stratégies étrangères, soit elle choisit
d’en devenir l’actrice principale.
La foi, le pétrole et la puissance ne devraient pas dicter son avenir — mais
servir de leçon pour bâtir une autonomie politique et économique véritable.
L’heure n’est plus à subir l’histoire. Elle est à la réécrire.
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