Ethiopian Airlines renforce sa flotte d’A350 : L’Afrique aérienne en recomposition

Ethiopian Airlines a annoncé, lors du Salon aéronautique de Dubaï le 18 novembre 2025, une commande ferme de six Airbus A350‑900. L’accord, signé par Mesfin Tasew, PDG du groupe Ethiopian Airlines, et Benoît de Saint‑Exupéry, vice‑président exécutif des ventes d’Airbus, porte la flotte totale d’A350 de la compagnie à plus de vingt appareils. Ethiopian confirme ainsi son statut de premier opérateur africain de l’A350.

Selon Airbus, l’A350‑900 est capable de parcourir jusqu’à 18 000 kilomètres sans escale et offre une réduction de 25% de consommation de carburant, de coûts d’exploitation et d’émissions de CO₂ par rapport aux avions de génération précédente. Pour Ethiopian, cette acquisition s’inscrit dans une stratégie de diversification de flotte, déjà composée de Boeing 787 Dreamliner et 777, afin de consolider Addis‑Abeba comme hub intercontinental reliant Afrique, Europe et Asie.

EgyptAir : transition accélérée vers l’A350

Lors du Salon du Bourget en juin 2025, EgyptAir a confirmé une commande ferme de six Airbus A350‑900 supplémentaires, portant à seize le nombre total d’appareils commandés. La compagnie égyptienne, qui exploite déjà des Boeing 787‑9 Dreamliner et des Airbus A330, accélère ainsi le retrait progressif de ses Boeing 777 plus anciens. Le Caire entend renforcer son rôle de hub régional et international, en s’appuyant sur une flotte modernisée et plus efficiente.

South African Airways : une reprise encore limitée

Après sa restructuration et sa sortie du sauvetage commercial en 2021, South African Airways (SAA) a reconstruit une flotte d’environ 20 appareils début 2025, dominée par des monocouloirs Airbus A320 et quelques gros‑porteurs anciens (A330 et A340). Contrairement à Ethiopian et EgyptAir, SAA n’a pas annoncé de commandes d’A350 ou de Boeing 787. La compagnie concentre ses efforts sur le marché régional africain et quelques liaisons internationales, mais reste en retrait sur le segment long‑courrier moderne.

Comparatif des stratégies de flotte

Une fracture stratégique en Afrique

Ces évolutions traduisent une recomposition du paysage aérien africain. Ethiopian Airlines consolide son leadership continental grâce à une flotte de nouvelle génération et une stratégie de hub intercontinental. EgyptAir accélère sa modernisation et se repositionne sur le segment premium. South African Airways, malgré une reprise notable, reste en retrait faute d’investissements dans des appareils de dernière génération.

L’Afrique aérienne se structure ainsi autour de deux pôles dynamiques – Addis‑Abeba et Le Caire – tandis que Johannesburg illustre les difficultés persistantes des compagnies publiques à suivre le rythme de modernisation.