Barrick Mining, longtemps considérée comme l’une des majors les plus enracinées dans le paysage minier africain, travaille désormais à un scénario qui aurait été impensable il y a encore trois ans : la liquidation pure et simple de ses actifs africains. Selon des sources proches du dossier, cette stratégie n’est plus un simple sujet de réflexion interne — c’est l’option qui prend le plus d’élan dans les discussions du conseil.
L’objectif est limpide
: réduire brutalement l’exposition au risque politique et repositionner Barrick
comme un acteur nord-américain pur, recentré sur des actifs considérés comme
premium par les investisseurs.
Un retrait
précipité par une conjonction de crises africaines
Officiellement, la
direction répète qu’elle « ne commente pas les spéculations ». Officieusement,
la situation au Mali a fait voler en éclats tout l’édifice construit depuis la
fusion avec Randgold en 2019.
Loulo-Gounkoto, jadis
la mine la plus rentable du groupe, est devenu un cas d’école de ce que redoute
désormais le board :
Dans les cercles
financiers, on explique sans détour que le Mali a fait basculer Barrick dans
une logique de gestion de crise permanente, incompatible avec les exigences de
valorisation des grands fonds nord-américains.
Cette fracture malienne
a agi comme un accélérateur. Depuis, toute la présence africaine de Barrick est
réévaluée : RDC, Tanzanie, Côte d’Ivoire — où Tongon est déjà en cours de
cession. Le groupe cherche désormais un atterrissage propre, régler les
contentieux puis fermer le chapitre africain.
Une
recomposition stratégique qui enterre l’ère Bristow
La vente des actifs
africains viendrait déconstruire méthodiquement le legs de Mark Bristow,
l’architecte de l’expansion africaine de Barrick.
En 2019, la fusion Barrick–Randgold avait été pensée comme un pari assumé sur
les « frontier markets ».
Aujourd’hui, c’est
précisément ce pari que le board s’apprête à annuler.
La nouvelle doctrine est claire :
Fourmile, au Nevada,
cristallise cette bascule. Une mine encore à l’état d’essai, aucune production
avant 2029, mais déjà courtisée comme le futur moteur de valorisation. Les
analystes de Jefferies et d’autres ont revu leurs recommandations après les signaux
envoyés par la direction : Barrick veut redevenir une maison nord-américaine,
lisible, prévisible, attractive.
Pourquoi la
sortie d’Afrique séduit les investisseurs
Depuis cinq ans,
Barrick sous-performe face à ses pairs.
Et pourtant, ironie des
marchés, le cours de Barrick a bondi de 130% cette année. Les fonds activistes
y voient un momentum idéal pour restructurer en profondeur.
Dans les salles de
marché, l’équation est racontée sans détour :
La solution prônée
depuis des années par plusieurs actionnaires — séparer les actifs stables des
actifs risqués — trouve enfin une oreille attentive au conseil.
Une sortie
qui rebat les cartes du secteur minier africain
L’Afrique a longtemps
été la zone où Barrick démontrait son savoir-faire opérationnel dans des
environnements complexes. Le retrait simultané du Mali, de la RDC, de la
Tanzanie et, déjà, de la Côte d’Ivoire laisserait un vide stratégique majeur.
Trois conséquences
émergent :
1) Un appel
d’air pour les concurrents
Agnico Eagle, Endeavour
Mining, Zijin, Shandong : tous surveillent le dossier.
Les actifs africains de Barrick ne manquent pas d’acquéreurs.
2) Un
déplacement du centre de gravité minier
Un retrait de Barrick
renforcerait la montée en puissance d’acteurs chinois et de groupes africains
ou moyen-orientaux, déjà opportunistes sur les mines sous pression
réglementaire.
3) Un test
grandeur nature pour les États africains
La façon dont le Mali,
la RDC ou la Tanzanie géreront ce départ sera scrutée :
Une sortie brutale de
Barrick deviendrait un signal fort sur l’attractivité — ou la volatilité — du
continent.
Une page
est en train de se tourner
Rien n’est signé. Mais
les lignes bougent vite, et les sources proches du dossier convergent toutes : la
dynamique interne pousse Barrick vers une sortie ordonnée mais définitive du
continent africain.
Pour un groupe qui a
bâti une partie de son identité sur l’Afrique, l’événement serait historique.
Pour les États africains, c’est une alerte sur la nécessité d’offrir un
environnement minier plus stable.
Pour les marchés, c’est le début d’une reconfiguration globale de la carte
mondiale de l’or.
En clair : si Barrick
s’en va, ce n’est pas un simple retrait — c’est une redistribution stratégique
majeure du secteur minier international.
Zinia Farnandiz Sep 28, 2024
Absolutely loved this post! Your tips on how to style a blazer are spot on. Keep up the great work, can’t wait for your next post!
Loren Watson Sep 18, 2024
Cover broad of topic in web development industry. Explained a lot of basic programming knowledge with easy to understand explanation.
Walter White Sep 29, 2024
Employees who have the flexibility to work remotely often report higher job satisfaction. This can lead to increased employee retention workforce.