L’affaire Maminiaina “Mamy” Ravatomanga ressemble de plus en plus à un feuilleton financier aux ramifications régionales. Pour le grand public, ce nom évoque peut-être un homme d’affaires discret. Pourtant, depuis octobre 2025, ce milliardaire d’origine malgache, devenu également citoyen ivoirien en 2023, se retrouve plongé dans une enquête tentaculaire pour blanchiment d’argent à l’île Maurice. Et cette fois, les conséquences pourraient toucher directement la Côte d’Ivoire.
Arrivé à Maurice dans
la nuit du 11 au 12 octobre à bord de son jet privé, accompagné de sa famille
et de l’ancien Premier ministre malgache Christian Ntsay, Mamy Ravatomanga a
été interpellé quelques jours plus tard par la Financial Crimes Commission (FCC).
L’homme d’affaires, qui dirige le puissant groupe SODIAT, est soupçonné d’avoir
participé à des transferts financiers massifs, effectués via des entreprises
situées à Maurice et dans d’autres juridictions offshore. Les autorités
mauriciennes évoquent des montants particulièrement élevés, au point qu’elles
ont gelé plusieurs comptes bancaires et saisi des documents liés à plus d’une
centaine de sociétés.
Depuis son arrestation,
le milliardaire est maintenu sous surveillance policière à l’hôpital Victoria,
où il avait été admis pour des examens médicaux. Mais la FCC refuse sa
libération sous caution, craignant un risque de fuite ou d’influence sur des
témoins. Une nouvelle audience est attendue le 20 novembre, et le pays tout
entier retient son souffle.
L’affaire, déjà
explosive pour Maurice et Madagascar, prend une tournure encore plus sensible
depuis la découverte de sa nationalité ivoirienne. En effet, en devenant
citoyen de Côte d’Ivoire en 2023, Ravatomanga a ouvert la porte à un possible
appui consulaire d’Abidjan. Sans que rien ne soit officiellement confirmé,
plusieurs médias s’interrogent sur l’éventuelle implication de la diplomatie
ivoirienne dans ce dossier délicat. Comme souvent, la simple possibilité suffit
à créer le malaise.
Pour la Côte d’Ivoire,
les enjeux sont multiples. Sur le plan diplomatique d’abord : Abidjan se
retrouve indirectement associée à une affaire qui défraie la chronique dans la
région. Une intervention, même limitée, pourrait être scrutée comme un signal politique,
tandis qu’une absence totale de réaction pourrait être interprétée comme une
prise de distance assumée. Dans les deux cas, le pays devra naviguer avec
prudence.
Sur le plan financier
ensuite : l’écosystème bancaire ivoirien est désormais sous pression. La double
nationalité du mis en cause implique que les établissements ayant eu des liens
avec lui – ou avec ses entreprises – devront revisiter leurs procédures KYC et
leurs dispositifs de surveillance. Le secteur financier ivoirien, en pleine
montée en puissance régionale, n’a pas intérêt à laisser planer le moindre
doute sur sa capacité à détecter les profils à risque élevé.
Enfin, sur le plan
réglementaire, ce dossier pourrait accélérer les réformes déjà en cours en
matière de conformité LCB-FT. L’affaire Ravatomanga agit comme un test grandeur
nature : elle rappelle que les montages financiers transfrontaliers, les
sociétés écrans et les comptes multi-juridictionnels sont désormais une réalité
quotidienne pour les institutions ivoiriennes. Et que le moindre relâchement
peut se payer au prix fort, tant en réputation qu’en coopération
internationale.
En somme, ce scandale
dépasse largement le sort individuel de Mamy Ravatomanga. Il révèle la
fragilité des frontières financières dans la région, expose la Côte d’Ivoire à
des défis diplomatiques inattendus et place les acteurs de la conformité devant
leurs responsabilités. Un dossier sensible, complexe, et qui n’a pas encore
livré tous ses secrets.
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