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  • 17/11/2025

Ghana : Une bourse européenne de 10,3 M€ propulse la recherche africaine sur les partis politiques

Le Ghana s’offre une première historique dans les cercles internationaux de la recherche. Le professeur George Meyiri Bob-Milliar, politiste et enseignant à la Kwame Nkrumah University of Science and Technology (KNUST), a rejoint le cercle fermé des lauréats africains de la Synergy Grant, l’un des financements les plus compétitifs du Conseil européen de la recherche (ERC). Une distinction rare : il est le premier Ghanéen et seulement le deuxième Africain à en bénéficier.

 

L’équipe qu’il forme avec trois chercheurs basés au Royaume-Uni décroche ainsi une enveloppe d’environ 10,3 millions d’euros dans le cadre du programme Horizon Europe. Ce financement doit soutenir un projet d’envergure consacré au rôle des partis politiques dans la consolidation — ou l’affaiblissement — des démocraties africaines.

 

Un projet inédit sur la vie politique africaine

 

L’ERC présente cette Synergy Grant comme un outil destiné aux équipes pluridisciplinaires appelées à traiter des questions complexes. Le projet porté par Bob-Milliar entend documenter de manière rigoureuse le fonctionnement interne des partis politiques, leur capacité à représenter les citoyens, et les conditions qui favorisent une participation plus robuste.

 

Selon les informations publiées par la délégation de l’Union européenne au Ghana et l’Université de Reading, l'étude prévoit la constitution d’une base de données ouverte couvrant plusieurs dizaines de partis politiques sur le continent. Le dispositif combinera enquêtes de terrain, entretiens, analyses comparatives et collecte de données massives.

 

Une équipe internationale resserrée

 

Les publications officielles indiquent que le projet repose sur quatre chercheurs principaux :

  • Pr George Meyiri Bob-Milliar, KNUST (Ghana)
  • Dr Matthias Kroenke, University of Reading (Royaume-Uni)
  • Pr Robert Mattes, University of Strathclyde (Royaume-Uni)
  • Dr Sarah Lockwood, University of Bristol (Royaume-Uni)

 

À ce stade, les institutions n’ont pas communiqué davantage sur les équipes techniques, les chercheurs associés ni le calendrier détaillé. Le début des travaux est annoncé « prochainement » dans les communiqués disponibles, sans dates précises de déploiement.

 

Une avancée pour la recherche africaine… et un signal aux bailleurs

 

Au-delà du succès individuel, cette bourse illustre la montée en puissance des universités africaines dans les programmes internationaux où la compétition est souvent dominée par les institutions européennes et nord-américaines. Pour le Ghana, l’obtention d’un financement de cette ampleur renforce l’image d’un écosystème académique qui s’affirme progressivement comme un partenaire crédible pour les bailleurs mondiaux.

 

Pour l’Afrique, le projet pourrait fournir des données inédites sur des acteurs politiques souvent étudiés de manière fragmentée. Les recommandations issues du travail des chercheurs sont attendues par plusieurs institutions, notamment les commissions électorales, les organisations de la société civile et les décideurs publics engagés dans les réformes électorales.

 

Ce que cette percée signifie pour les milieux économiques

 

Si le projet se concentre sur la vie politique, ses implications touchent directement l’environnement économique. La stabilité des partis et la qualité du jeu démocratique influencent la prévisibilité des politiques publiques, un paramètre essentiel pour les investisseurs, les institutions financières et les entreprises du continent.