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  • 17/11/2025

Sénégal : Dette élevée et capital humain, le pari pour relancer la croissance

Face à une dette publique estimée à 119% du PIB, le gouvernement sénégalais met le capital humain et le développement du secteur privé au cœur de sa stratégie pour relancer la croissance et créer de l’emploi.

 

Lors d’une table ronde organisée par le Groupe de la Banque mondiale le 14 novembre, le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a souligné que l’ampleur des besoins et la réduction des marges de manœuvre budgétaire imposent « un changement de paradigme ».

 

Pour M. Sarr, investir dans le capital humain stimule la productivité, l’innovation et la compétitivité, tout en garantissant que les compétences des travailleurs répondent aux besoins du secteur privé. « Le développement du capital humain contribue à renforcer le processus d’industrialisation et de développement du secteur privé, tel que prôné dans la Stratégie nationale de développement (#SND) », a-t-il précisé.

 

Le gouvernement a identifié quatre moteurs de croissance prioritaires :

  • Industrie agroalimentaire
  • Industries extractives (hydrocarbures et mines)
  • Industries manufacturières
  • Services à valeur ajoutée (tourisme, numérique et industries créatives)

 

Dans ce cadre, la Stratégie nationale de développement du secteur privé et de promotion de l’investissement (#SNDSPI) vise à créer un secteur privé productif, moteur de croissance endogène, en valorisant les chaînes de valeur et en identifiant les champions économiques du pays.

 

Parallèlement, le Sénégal engage des réformes dans l’éducation et la santé, avec une approche participative impliquant collectivités locales, communautés et secteur privé. Le ministre a insisté sur la nécessité de réviser les curricula pour aligner la formation professionnelle et technique aux besoins des différents pôles de développement. L’État encadrera aussi l’enseignement privé, notamment en milieu urbain et périurbain, pour garantir la qualité des services.

 

Cette stratégie s’inscrit dans un contexte où le Sénégal doit concilier ses objectifs de croissance et la soutenabilité de sa dette, surveillée de près par le FMI et les bailleurs internationaux. Selon des experts, la combinaison de réformes structurelles, de développement du capital humain et d’un secteur privé robuste peut permettre au pays de réduire sa vulnérabilité économique tout en stimulant la création d’emplois.

 

Le gouvernement vise donc un double objectif : soutenir l’économie réelle malgré les contraintes budgétaires et rassurer les partenaires financiers sur sa capacité à gérer une dette publique complexe, incluant ses engagements hors bilan.