Ghana : Al Mansour Holdings cible les infrastructures et l’or dans une offensive qatarie ambitieuse

Le Ghana entre dans la cour des grands investisseurs étrangers, avec l’arrivée sur son radar de Sheikh Mansour bin Jabor bin Jassim Al Thani, président d’Al Mansour Holdings et membre de la famille royale du Qatar. Le fonds qatari, déjà très actif sur le continent, s’engage à soutenir plusieurs projets prioritaires du pays, qui pourraient transformer l’économie ghanéenne dans les années à venir.

Parmi les initiatives phares annoncées figurent : la construction d’une nouvelle ville, destinée à accueillir des industries et des populations croissantes ; le développement du corridor ferroviaire occidental, projet stratégique pour fluidifier le transport de marchandises et de ressources minières ; une raffinerie d’or, visant à valoriser localement le minerai ghanéen plutôt que d’exporter des ressources brutes ; ainsi que la modernisation d’hôpitaux et d’aéroports régionaux, infrastructures clés pour le développement économique et touristique.

Cette offensive s’inscrit dans une stratégie africaine globale d’Al Mansour Holdings, déjà engagé dans plusieurs pays avec des promesses d’investissements massifs — allant du Zimbabwe au Mozambique, en passant par la Zambie et la RDC — dans l’énergie, les infrastructures et l’agriculture. Pour le Qatar, ces engagements combinent retours financiers et influence géopolitique sur le continent.

Du côté ghanéen, ces annonces sont un signal fort : le pays cherche à accélérer sa modernisation, attirer des investisseurs stratégiques et transformer ses richesses naturelles en croissance industrielle. L’accent mis sur le rail et les infrastructures urbaines traduit une vision de long terme, visant à désenclaver les régions et à favoriser l’industrialisation intérieure, plutôt que de rester dépendant des exportations brutes.

Cependant, le chemin est encore long : pour que ces projets se matérialisent, il faudra une planification rigoureuse, une coordination étroite avec le gouvernement et une intégration locale efficace. Les promesses qataries sont ambitieuses, mais leur concrétisation dépendra de la gouvernance, du financement et de la capacité des acteurs locaux à absorber ces investissements.

Si ces projets voient le jour, le Ghana pourrait devenir un hub d’infrastructures, d’énergie et d’industrialisation pour l’Afrique de l’Ouest, capable d’attirer d’autres investisseurs internationaux et de stimuler durablement son économie. Pour Al Mansour Holdings, c’est également une vitrine : montrer que le Qatar sait transformer ses capitaux en leviers de développement concret et stratégique sur le continent.