Ghana : Une croissance de 6,3% et une inflation au plus bas depuis 4 ans

Le Ghana confirme sa trajectoire économique solide. Le 17 septembre 2025, la Banque du Ghana a surpris les marchés en réduisant son taux directeur de 350 points de base, le portant à 21,5%. Cette décision vise à soutenir la croissance tout en poursuivant la désinflation progressive.

Selon le Comité de politique monétaire (MPC), cette mesure intervient dans un contexte où l’inflation est en recul pour le huitième mois consécutif, tombant à 11,5% en août 2025, le niveau le plus bas depuis quatre ans. La Banque souligne que cette baisse résulte d’une politique monétaire prudente, d’un cedi renforcé, d’un approvisionnement alimentaire stable et de la consolidation fiscale.

Une économie intérieure robuste

Le PIB réel a augmenté de 6,3% au deuxième trimestre 2025, contre 5,7% un an plus tôt. Hors pétrole, la croissance atteint 7,8%, portée par le secteur des services (+9,9%) et l’agriculture (+5,2%). Les indicateurs de consommation et de production industrielle témoignent d’un dynamisme soutenu.

« La combinaison d’une croissance solide et d’une inflation en baisse est un signal positif pour les investisseurs et les ménages », commente Kwame Mensah, économiste à l’Université du Ghana.

Secteur bancaire et conditions monétaires

Le secteur bancaire ghanéen affiche de bonnes performances :

• Ratio de solvabilité (CAR) : 17,7% en août 2025 contre 10,2% en août 2024
• Ratio de créances douteuses (NPL) : 20,8% contre 24,8%

Les taux sur le marché monétaire ont également diminué. Le taux des bons du Trésor à 91 jours est passé de 13,4% fin juillet à 10,3% fin août, tandis que le taux de prêt moyen est descendu de 26,6% à 24,2%. Cette baisse devrait réduire le coût du crédit pour les entreprises et les ménages, stimulant ainsi l’investissement.

Un contexte externe favorable

À l’échelle mondiale, le Ghana profite d’un environnement économique plus porteur que prévu. Le FMI a relevé ses prévisions de croissance mondiale pour 2025 à 3,0%, contre 2,8% précédemment. Les prix de l’or et du cacao, principaux produits d’exportation ghanéens, ont fortement augmenté, contribuant à un excédent commercial de 6,2 milliards de dollars sur les huit premiers mois de l’année.

Le cedi s’est apprécié de 21% face au dollar depuis le début de l’année, soutenu par la politique monétaire, la gestion de la liquidité et l’accumulation de réserves internationales à 10,7 milliards de dollars, soit 4,5 mois d’importations.

Perspectives et enjeux

Le MPC prévoit que l’inflation continuera de baisser et vise un niveau compris entre 6% et 10% d’ici la fin de l’année. Cependant, la Banque avertit que la révision des tarifs publics pourrait créer des pressions à moyen terme.

« Les prochaines décisions du Comité seront déterminantes pour maintenir la stabilité financière et renforcer la confiance des investisseurs », souligne Abena Ofori, analyste à la Ghana Investment Authority.

En résumé, le Ghana conjugue croissance soutenue, désinflation et solidité bancaire, malgré un environnement mondial incertain. La vigilance reste toutefois de mise, notamment pour les risques de crédit et la dépendance aux exportations de matières premières.