La Guinée‑Bissau, fragile mosaïque d’institutions et de richesses naturelles, est de nouveau plongée dans l’incertitude. Le 26 novembre 2025, des tirs ont éclaté près du palais présidentiel à Bissau, et peu après, l’armée annonçait qu’elle prenait le contrôle du pays, suspendant le processus électoral et destituant le président Umaro Sissoco Embaló. Si ce coup d’État résonne comme un énième épisode d’instabilité dans un pays habitué aux secousses politiques, ses conséquences économiques et sociales menacent d’être plus tangibles et plus durables que les cris et les tirs du moment.
L’impact se fait sentir
immédiatement. La CEDEAO, inquiète de la fragilité institutionnelle, a suspendu
la Guinée‑Bissau de ses organes décisionnels, tandis que l’Union africaine a
dénoncé l’action des militaires et exigé la libération des personnes détenues.
Dans un pays où l’aide
extérieure et les financements internationaux constituent une bouée de
sauvetage pour le budget et les projets de développement, cet isolement
régional équivaut à un frein brutal sur l’économie. Les investisseurs
étrangers, déjà hésitants, observent la situation avec méfiance, pesant chaque
décision avec prudence, conscients que la stabilité politique est la clé de
tout engagement durable.
L’économie
bissau-guinéenne repose largement sur la production agricole, et plus
spécifiquement sur la noix de cajou. Cette culture représente près de 95% des
exportations du pays, et sa bonne santé conditionne directement la balance
commerciale et les devises disponibles pour financer les importations et le
fonctionnement de l’État.
En 2023, la production
avait atteint 260 000 tonnes, marquant une hausse notable par rapport à l’année
précédente. Mais cette dépendance à un seul produit rend le pays
particulièrement vulnérable aux perturbations, qu’elles soient climatiques,
logistiques ou politiques. Avec un gouvernement suspendu et un climat de
tension, les circuits d’exportation risquent de se bloquer, menaçant les
revenus des producteurs et la stabilité des marchés.
Au‑delà de
l’agriculture, la Guinée‑Bissau est régulièrement pointée par les observateurs
internationaux comme un point de transit majeur pour le trafic de stupéfiants
vers l’Europe. Cette réalité contribue à fragiliser l’État, nourrit la
corruption et renforce certains réseaux de pouvoir parallèles.
Dans ce contexte, le
coup d’État ne se résume pas à un affrontement militaire : il s’inscrit dans
une dynamique où les alliances et les intérêts économiques clandestins jouent
un rôle clé. Chaque décision politique ou militaire peut se traduire en contrôle
de flux financiers et d’influence, accentuant l’incertitude économique et la
fragilité des institutions.
Pour les acteurs
économiques et financiers, la question est donc moins de savoir qui commande à
Bissau que de comprendre l’ampleur de l’incertitude à venir. Le gel des aides
extérieures, la suspension de la Guinée‑Bissau par la CEDEAO, et la crainte de
perturbations dans les secteurs clés comme la noix de cajou ou l’infrastructure
logistique créent un environnement où la prudence devient impérative.
Les entreprises
locales, confrontées à la hausse des coûts et à un accès plus difficile aux
financements, risquent de subir un ralentissement significatif, tandis que les
bailleurs et investisseurs étrangers attendront des signaux de stabilité avant
de s’engager à nouveau.
Le coup d’État de
novembre 2025 illustre une fois de plus la fragilité structurelle de la Guinée‑Bissau,
mais il met surtout en lumière les défis économiques et sécuritaires qui
accompagnent la turbulence politique. La survie et la croissance de l’économie
bissau-guinéenne dépendront non seulement de la résolution de la crise
politique, mais aussi de la capacité du pays à diversifier ses sources de
revenus, à sécuriser ses circuits d’exportation et à restaurer la confiance des
partenaires régionaux et internationaux.
Dans ce récit, chaque
décision politique se traduit directement en conséquence économique, et chaque
perturbation institutionnelle devient une histoire de production,
d’exportation, de narcotrafic et de survie économique.
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