Le 28 novembre 2025, le Nigéria a décroché son ticket pour la catégorie C du Conseil de l’Organisation maritime internationale. Une victoire qui dépasse largement les frontières du pays et qui oblige, d’une certaine manière, le continent à se regarder dans le miroir. Car cet événement touche à l’un des enjeux les plus silencieux mais les plus déterminants de notre époque : la place réelle de l’Afrique dans la gouvernance mondiale du transport maritime, cette artère vitale qui fait circuler près de 80 % du commerce international.
Depuis Londres, où
siège l’OMI, le continent n’a jamais été totalement absent, mais il s’est
rarement imposé comme un bloc audible. Quelques États ont, au fil des années,
réussi à s’installer dans le Conseil, mais souvent de manière isolée,
fragmentée, presque discrète. L’Égypte y apparaît depuis longtemps comme l’un
des membres africains les plus réguliers. Le Maroc a su se faire une place au
fil des scrutins. Le Kenya conserve un siège presque sans interruption depuis
deux décennies. Et le Libéria, souvent méconnu par le grand public, figure même
dans la prestigieuse catégorie A, aux côtés des puissances maritimes majeures,
grâce à son rôle stratégique dans l’industrie du pavillon international.
D’autres pays, comme
Madagascar ou le Ghana, ont également marqué l’histoire africaine de l’OMI en
étant parmi les premiers à y accéder. Mais malgré ces noms, malgré ces efforts
individuels, la réalité demeure implacable : l’Afrique est, encore aujourd’hui,
sous-représentée dans une organisation dont les décisions régissent les normes
de sécurité, d’environnement, de construction navale, de commerce maritime et
de mobilité globale. Autrement dit, une institution qui touche directement la
souveraineté économique des États côtiers, la fluidité des échanges et la place
de chaque pays dans les chaînes de valeur mondiales.
C’est précisément ce
contexte qui donne au siège obtenu par le Nigéria une portée beaucoup plus
vaste que l’euphorie d’un soir. En renforçant son influence au sein de l’OMI,
Lagos ne gagne pas seulement une voix ; il ouvre une brèche. Il rappelle que
l’Afrique peut, lorsque la stratégie est cohérente et portée au plus haut
niveau, entrer dans les espaces où se façonnent les règles du commerce mondial.
Et il crée, par effet d’entraînement, un moment de lucidité pour tous les
autres corridors portuaires du continent : Abidjan, Dakar, Lomé, Tema,
Port-Saïd, Tanger Med, Durban.
Dans les couloirs du
ministère nigérian de la Marine et de l’Économie bleue, la victoire est
présentée comme la résultante logique du travail mené par Adegboyega Oyetola.
Mais dans les capitales africaines, elle résonne autrement : comme un rappel
que l’influence internationale ne se mendie pas. Elle se construit. Elle se
gagne. Elle se cultive.
Alors que le commerce
maritime entre dans une nouvelle ère — digitalisation des ports, transition
énergétique, nouveaux standards de sûreté, recomposition des routes — l’Afrique
n’a plus le luxe d’attendre qu’on lui fasse une place. Le siège nigérian est un
signal clair : lorsqu’un pays africain avance, c’est tout le continent qui
retrouve un peu plus de poids dans un monde où la mer reste la première caisse
de résonance de la puissance économique.
Ce qui s’est joué le 28
novembre 2025 n’est donc pas un simple succès diplomatique. C’est un chapitre
de plus dans la lente mais irréversible montée en puissance du continent sur la
scène maritime mondiale. L’Afrique n’observe plus. Elle s’installe, elle
influence, elle revendique. Et elle le fait là où cela compte le plus : là où
se décide le commerce du futur.
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