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  • 11/09/2025

Salon de l’Automobile d’Abidjan 2025 : Un secteur en pleine accélération économique

La deuxième édition du Salon de l’Automobile d’Abidjan (SAA 2025) s’est ouverte le mercredi 11 septembre au Parc des Expositions, sous le thème : « L’industrie automobile, levier de croissance solidaire au service du développement durable de la Côte d’Ivoire ». L’événement, qui se tient jusqu’au 15 septembre, réunit les principaux acteurs publics et privés du secteur, dans un contexte de forte croissance et de mutation industrielle.

 

Un secteur stratégique pour l’économie ivoirienne

 

Dans son discours inaugural, Abdul Hussein Beydoun, président du Groupement Interprofessionnel des Automobiles, Matériels et Équipements (GIPAME), a souligné le poids économique croissant de l’industrie automobile en Côte d’Ivoire. Le secteur représente aujourd’hui plus de 6 000 emplois directs et 10 000 emplois indirects, pour une masse salariale annuelle de 60 milliards FCFA.

 

En 2024, les ventes ont généré plus de 500 milliards FCFA de recettes fiscales et douanières, principalement grâce à l’importation de 28 000 véhicules neufs. Pour l’année en cours, la dynamique se poursuit : « Rien qu’à juillet 2025, près de 20 000 ventes ont déjà été réalisées par les acteurs du GIPAME », a indiqué M. Beydoun, qui vise 50 000 véhicules importés d’ici la fin de l’année.

 

Quatre priorités pour structurer le marché

 

Le Salon constitue également une plateforme de réflexion sur les défis à relever pour moderniser le parc automobile national. Le président du GIPAME a identifié quatre axes de transformation :

 

-      Sécurité routière : réduction de l’âge moyen des véhicules et renforcement des contrôles techniques

-      Transition énergétique : développement de la mobilité électrique, déploiement de bornes de recharge et adaptation de la fiscalité

-      Accessibilité et inclusion : facilitation de l’accès à la mobilité via des financements innovants tels que le leasing ou le crédit auto

-      Agrément des concessionnaires : mise en place d’un cadre réglementaire pour garantir la qualité des véhicules et du service après-vente

 

Ces priorités traduisent une volonté de structuration du marché, dans une logique de compétitivité et de durabilité.

 

L’État en appui : réformes et ambition régionale

 

Le ministre des Transports, Amadou Koné, a salué l’initiative du salon et réaffirmé l’engagement du gouvernement en faveur de la modernisation du secteur. Il a évoqué deux piliers de la politique publique : la professionnalisation des acteurs et la digitalisation des processus.

 

Parmi les réformes en cours, le ministre a cité :

-      L’automatisation des formalités administratives

-      La modernisation du processus d’obtention du permis de conduire

-      Le renforcement de la police de sécurité routière

 

Le ministre a également exprimé la volonté de faire de la Côte d’Ivoire « un hub automobile de référence » en Afrique de l’Ouest. Il a proposé que le salon devienne un événement biennal, une suggestion accueillie favorablement par les organisateurs. Avec plus de 30 000 visiteurs attendus, contre 24 000 lors de la première édition en 2019, le SAA 2025 confirme son attractivité croissante.

 

Une vitrine régionale pour la mobilité durable

 

Au-delà des expositions commerciales, le salon aborde les enjeux de mobilité verte, de formation des jeunes, et de financement innovant. Les discussions à venir porteront notamment sur les véhicules électriques, les infrastructures de recharge, et les produits financiers adaptés à cette nouvelle génération de mobilité.

 

Le GIPAME et les autorités publiques affichent une ambition claire : réduire de 50% les accidents de la route d’ici 2030, en lien avec les orientations stratégiques du gouvernement.

 

Le Salon de l’Automobile d’Abidjan 2025 s’impose comme un événement structurant pour l’économie ivoirienne. Il reflète une volonté partagée de faire évoluer le secteur vers plus de sécurité, d’innovation et de durabilité. À l’heure où la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) ouvre de nouvelles perspectives industrielles, la Côte d’Ivoire entend jouer un rôle moteur dans la transformation du paysage automobile régional.