Les entreprises africaines ont levé environ 220 milliards
USD de capitaux propres sur les marchés boursiers locaux au cours des 25
dernières années, soit 1 % seulement de la valeur totale des fonds propres
levés dans le monde et 3 % de celle captée par les entreprises des marchés
émergents. C'est ce qu'indique un rapport publié le mardi 18 novembre par
l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
Ce « Rapport sur les marchés de capitaux en Afrique
2025 » indique aussi que les marchés d’actions africains ont progressé
entre 2000 et 2024, la capitalisation boursière ayant été multipliée par 27,
pour atteindre 560 milliards USD. L’activité sur ces marchés reste cependant
très concentrée, l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Nigeria rassemblant à eux
trois plus de 80 % de la capitalisation boursière totale. Les volumes
d’échanges demeurent globalement faibles et concentrés sur quelques grandes
entreprises, en partie en raison du coût élevé des opérations.
L’encours de la dette d’entreprise sous forme d’obligations
et de prêts syndiqués reste quant à lui modeste dans les pays africains, tant
en pourcentage du PIB qu’en valeur absolue, comparé aux moyennes mondiales. Cet
encours a diminué au cours des dernières années, passant d’environ 230
milliards USD en 2020 à 180 milliards USD en 2024, ce qui représente à peine
1 % de la dette mondiale des entreprises et environ 5 % de celle des marchés
émergents.
De plus, quatre économies (Afrique du Sud, Égypte, Nigeria
et République de Maurice) détiennent à elles seules environ 60 % de
l’encours total sur le continent, illustrant une concentration de l’endettement
des entreprises sur quelques marchés financiers développés, et plus
généralement le lien entre la profondeur des marchés de la dette des
entreprises et le niveau de développement économique et financier.
Ces tendances confirment que l’accès limité aux financements
représente un obstacle de taille à la croissance des entreprises dans de
nombreux pays africains. Dans les 23 pays du continent couverts par la dernière
enquête de la Banque mondiale sur les entreprises, l’accès au financement était
cité comme le principal obstacle à la conduite de leurs activités par 31 %
des entreprises interrogées, soit près de trois fois plus fréquemment que
l’obstacle suivant, la fiscalité, et bien plus que la moyenne mondiale pour
cette catégorie (17 %).
La dette souveraine évince le crédit au secteur privé
Dans ce contexte, le financement interne constitue la
principale source de financement des entreprises dans les pays africains.
S’agissant des sources externes, les prêts bancaires occupent de loin la
première place dans de nombreux pays, notamment la République mauricienne, la
Namibie, la Côte d’Ivoire, le Botswana et l’Afrique du Sud, tandis que dans
d’autres pays, les sources sont plus équilibrées.
Mais si les banques jouent un rôle important dans le
financement des entreprises, les caractéristiques structurelles de leurs prêts
entravent souvent l’accès aux financements. Par exemple, les exigences telles
que les garanties et les antécédents financiers excluent une grande partie des
très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) des systèmes de crédit
formel, bien que cette catégorie d’entreprises pourvoit environ 80 % de
l’emploi en Afrique.
En outre, l’augmentation des émissions souveraines évince
souvent le crédit privé. Les instruments de dette souveraine constituent un
actif plus sûr et plus attractif pour les banques que les prêts au secteur
privé, en raison de risques généralement moindres et d’un marché secondaire
plus liquide. Dans la région, l’exposition des banques au secteur public a
ainsi augmenté de près de 70 % entre 2010 et 2023, ce qui a causé un recul
des prêts bancaires consentis au secteur privé au cours de la même période.
Le rapport fait remarquer d’autre part que les pays africains
demeurent exposés à un risque de change élevé, une grande partie de la dette
des entreprises et de la dette souveraine étant libellée en devises,
contrairement à la plupart des économies avancées. Cette situation tient de la
faiblesse et la fragmentation générales des cadres réglementaires et des
infrastructures de marché, d'une forte dépendance à l’égard des capitaux
étrangers, et du sous-développement des investisseurs institutionnels
nationaux.
Les compagnies d’assurance et les fonds de pension jouent en
effet un rôle marginal en tant qu’investisseurs institutionnels dans la plupart
des pays africains. Le taux de pénétration de l’assurance, qui s’établit
à 3,5 % du PIB, est inférieur de moitié à la moyenne mondiale. Le
niveau des actifs des fonds de pension est également plus faible,
représentant 23 % du PIB contre 34 % à l’échelle planétaire. La
modeste taille des actifs de ces investisseurs, couplée à une allocation
fortement axée sur les titres d’État, limite leur capacité à fournir des
capitaux stables à l’économie réelle. Pour les fonds de pension, la faiblesse
des revenus et le niveau élevé de l’emploi informel constituent des contraintes
supplémentaires.
Attirer plus d’émetteurs et élargir la base
d'investisseurs
Pour améliorer le rôle des marchés des capitaux dans le
financement des entreprises en Afrique, le rapport de l'OCDE recommande aux
pouvoirs publics de prendre de nouvelles mesures pour y renforcer l’activité.
Il préconise notamment la mise en place de cadres d’admission à la cote
flexibles, et l’amélioration de la transparence pour attirer un plus grand
nombre d’émetteurs. Des cadres réglementaires solides et transparents sont
aussi nécessaires pour renforcer le rôle des investisseurs institutionnels.
L'organisation recommande aussi de renforcer la protection
des intérêts des assurés, d'accroître la participation aux régimes de retraite
par une adhésion automatique, de promouvoir la diversification des
portefeuilles et de faciliter les investissements à long terme, comme mesures
envisageables. La transition numérique des infrastructures de négociation et
une intégration plus poussée des marchés financiers régionaux pourraient aussi
permettre de renforcer le réseau de courtiers, de favoriser l’activité transnationale,
d'élargir le vivier d'investisseurs et de réduire les coûts opérationnels.
Des initiatives similaires au projet de liaison des bourses
africaines, qui connecte dix grandes bourses représentant 90 % de la
capitalisation boursière du continent (1500 milliards USD), devraient être étendues
afin d’approfondir l’intégration des marchés.
Une plus grande indépendance des Conseils d’administration
et une meilleure protection des actionnaires minoritaires renforceraient
également la confiance des investisseurs. L’intégration de réformes de
gouvernance des entreprises publiques dans des stratégies globales de
développement des marchés est aussi préconisée. Dans ce cadre, l’adoption
récente des « Principes africains de gouvernance d’entreprise » et la
mise à jour des normes internationales de gouvernance d’entreprise offrent une
occasion d’améliorer les procédés en la matière.
Sur un autre plan, les gouvernements africains gagneraient à
procéder à une gestion prudente de la dette et à recourir davantage aux
obligations libellées en monnaie locale. Cela d’autant plus que le
développement des marchés d’obligations d’État en monnaie locale peut, à long
terme, créer un cercle vertueux pour le développement du marché des capitaux au
sens large, contribuant tant à la demande des investisseurs qu'à la liquidité.
Avec Agence Ecofin
Zinia Farnandiz Sep 28, 2024
Absolutely loved this post! Your tips on how to style a blazer are spot on. Keep up the great work, can’t wait for your next post!
Loren Watson Sep 18, 2024
Cover broad of topic in web development industry. Explained a lot of basic programming knowledge with easy to understand explanation.
Walter White Sep 29, 2024
Employees who have the flexibility to work remotely often report higher job satisfaction. This can lead to increased employee retention workforce.