Confronté à une dette cachée et à des taux d’emprunt prohibitifs, le Sénégal se tourne vers la finance islamique. Dakar prépare une émission locale de sukuk de 100 milliards FCFA d’ici fin 2025 et un emprunt international de 500 millions de dollars en 2026, dans l’espoir de restaurer sa crédibilité et de rassurer le FMI.
Pourquoi les sukuk intéressent Dakar
Le Sénégal prévoit d’émettre d’ici la fin 2025 un
sukuk local de 100 milliards FCFA (environ 180 millions de dollars). Une
deuxième opération, cette fois internationale et d’un montant de 500 millions
de dollars, est envisagée pour 2026.
Un sukuk est une obligation islamique.
Contrairement aux emprunts classiques qui reposent sur le paiement d’intérêts,
interdit en droit islamique, les sukuk sont adossés à des actifs tangibles
(immobilier, infrastructures, projets). L’investisseur ne touche pas des
intérêts, mais une part des revenus générés par l’actif. Cet outil financier,
très utilisé au Moyen-Orient et en Asie, attire aussi de plus en plus de pays
africains à majorité musulmane, comme le Sénégal.
Un recours dicté par les taux trop élevés
Le pays n’a guère le choix. Ses obligations
internationales à échéance 2033 se négocient aujourd’hui à plus de 12%
d’intérêt. En clair, emprunter sur les marchés classiques coûte beaucoup trop
cher à l’État. D’où l’intérêt d’explorer d’autres solutions, comme les sukuk,
qui peuvent bénéficier de garanties multilatérales et rassurer les
investisseurs.
Une dette cachée qui pèse lourd
Ce virage intervient alors que Dakar tente de
redresser ses finances publiques. Le nouveau gouvernement a découvert une dette
non déclarée par l’ancienne administration, estimée à plus de 11 milliards de
dollars. Cette situation a poussé le Fonds monétaire international (FMI) à
suspendre, en octobre 2024, son programme de prêt de 1,8 milliard de dollars.
Depuis, les autorités sénégalaises ont présenté
un plan de relance économique ambitieux. Le 1er août, elles ont promis de
financer 90% de ce plan par des ressources domestiques et de limiter au maximum
tout nouvel endettement. Après une mission à Dakar fin août, le FMI a confirmé
avoir constaté la volonté du pays de renouer avec un accord.
Un marché intérieur dynamique
Parallèlement, le Sénégal continue d’animer son
marché local de la dette. Une nouvelle émission de 300 milliards FCFA est
prévue ce jeudi, après deux opérations en avril et en juillet, toutes deux
sursouscrites selon le ministère des Finances. Ces résultats témoignent de
l’appétit du marché domestique, mais aussi de la nécessité pour Dakar d’innover
et de diversifier ses instruments.
Une stratégie entre nécessité et innovation
Avec ces émissions de sukuk, le Sénégal cherche
non seulement à lever des fonds, mais aussi à envoyer un signal politique et
économique. Si ces opérations réussissent, elles renforceront la crédibilité du
pays auprès du FMI et des investisseurs. En cas d’échec, Dakar risquerait au
contraire de voir s’accentuer sa dépendance aux financements d’urgence et aux
bailleurs internationaux.
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