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  • 19/09/2025

Yaouré : La Côte d’Ivoire autorise sa première mine d’or souterraine

Un nouveau tournant s’ouvre pour l’industrie minière ivoirienne. La société Perseus Mining Limited, cotée à la bourse de Sydney et de Toronto (ASX/TSX : PRU), a obtenu le 18 septembre 2025 un décretprésidentiel signé par Alassane Ouattara, autorisant le développement et l’exploitation de la première mine d’or souterraine du pays, située sur le site de Yaouré, au centre de la Côte d’Ivoire.

 

Cette décision intervient après l’approbation, en mai dernier, de l’Étude d’Impact Environnemental et Social (EIES) et la validation par le ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique. Le ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie a également apporté son soutien. Ces étapes réglementaires étaient indispensables pour donner le feu vert au projet souterrain CMA.

 

Une mine taillée pour durer

 

Les infrastructures nécessaires au projet ont déjà été mises en place. Selon Perseus Mining, le creusement des galeries débutera dans les prochains mois avec l’appui du contractant australien spécialisé Byrnecut. Objectif : prolonger la durée de vie de la mine de Yaouré jusqu’en 2035, contre une échéance initialement plus proche.

 

Le calendrier est ambitieux : la première coulée de minerai est attendue en janvier 2026, et la production commerciale devrait débuter en mars 2027.

 

Un investissement de taille

 

L’investissement prévu s’élève à 170 millions de dollars américains (environ 104 milliards FCFA). Ce montant couvre le développement de l’infrastructure souterraine et l’acquisition d’équipements spécialisés. « L’investissement dans la mine souterraine CMA marque une nouvelle phase dans notre partenariat avec le gouvernement ivoirien, pour renforcer une industrie minière en pleine expansion », a déclaré Jeff Quartermaine, Directeur général et CEO de Perseus Mining.

 

Enjeux économiques pour la Côte d’Ivoire

 

L’or occupe une place croissante dans l’économie ivoirienne. D’après le ministère des Mines, la production aurifère a atteint 48 tonnes en 2023, contre seulement 7 tonnes en 2010. Avec des projets comme celui de Yaouré, le pays se positionne comme l’un des pôles miniers les plus dynamiques d’Afrique de l’Ouest.

 

Les retombées attendues sont multiples : recettes fiscales accrues pour l’État, emplois directs et indirects pour les populations locales, et stimulation des activités connexes (logistique, services, BTP). Toutefois, des interrogations subsistent sur la gestion durable de ces projets et la redistribution équitable des revenus miniers.

 

Un signal pour les investisseurs

 

Au-delà du seul cas de Perseus, ce projet envoie un message fort aux investisseurs internationaux. En autorisant une exploitation souterraine – une première en Côte d’Ivoire – le gouvernement affiche sa volonté d’attirer davantage de capitaux étrangers et de diversifier son économie.

 

Mais la réussite dépendra aussi de la capacité à concilier croissance minière et respect des standards environnementaux. C’est d’ailleurs dans cette optique que le décret présidentiel s’appuie sur l’EIES validée par les autorités compétentes.