UEMOA : Une croissance robuste en août malgré les vents contraires

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) continue de surprendre. Dans sa dernière note de conjoncture publiée en août 2025, la BCEAO annonce une croissance du PIB réel de 6,5% au troisième trimestre, confirmant la résilience des économies de la région.

Une dynamique portée par la demande intérieure

La vigueur de la demande intérieure reste le moteur principal de cette croissance. Les secteurs des services financiers, du commerce et des BTP affichent des performances solides. Le climat des affaires s’améliore, avec un indice global supérieur à sa moyenne de long terme. Le commerce de détail progresse (+1,5% en juin), tout comme les services financiers (+2,4%).

Dans le secteur des BTP, les chefs d’entreprise se montrent optimistes, notamment au Bénin (+28 points), au Sénégal (+23,4) et en Côte d’Ivoire (+9,0). En revanche, le Mali, le Niger et le Togo enregistrent une contraction de l’activité.

Inflation en recul : une bonne nouvelle pour les ménages

Le taux d’inflation est ressorti à -0,9% en juillet, contre -0,2% en juin. Cette baisse s’explique par le recul des prix des produits alimentaires, favorisé par une bonne campagne agricole et une offre abondante sur les marchés internationaux. La BCEAO prévoit une inflation encore négative jusqu’en octobre.

Selon l’institut, « l’approvisionnement suffisant des marchés en produits céréaliers et la baisse des cours mondiaux des denrées alimentaires » sont les principaux facteurs de cette détente.

Politique monétaire : assouplissement prudent

Face à cette conjoncture favorable, la BCEAO a abaissé son taux directeur à 3,25% en juin. Les taux interbancaires ont suivi, avec une baisse à 4,74% fin juillet. Les banques ont également assoupli leurs conditions de crédit, avec un taux débiteur moyen de 6,70%, contre 7,15% un an plus tôt.

La masse monétaire a augmenté de 12,7% en glissement annuel, portée par une forte hausse des actifs extérieurs nets (+197,3%) et des créances sur l’économie (+6,7%).

Matières premières : des prix en dents de scie

Les prix des matières premières exportées par l’UEMOA ont reculé de 5,1% en juillet. Le café (-13,2%) et le cacao (-12,2%) sont les plus touchés. En revanche, le zinc (+11,1%) et les huiles végétales (+2%) résistent bien.

Cette volatilité s’explique par des facteurs climatiques, géopolitiques et commerciaux. Par exemple, les prévisions de pluies en Côte d’Ivoire ont fait chuter les cours du cacao, tandis que les achats massifs de la Chine et de l’Inde ont soutenu les prix des huiles de palme.

Marchés financiers : contrastes et opportunités

La BRVM affiche une légère baisse en juillet, mais une progression annuelle de 31,4% pour son indice composite. La capitalisation boursière atteint 22 575 milliards FCFA, en hausse de 17,3% sur un an. Les secteurs les plus dynamiques sont l’industrie (+135,9%) et l’agriculture (+87,7%).

Sur le marché de la dette publique, les États ont levé 1 737 milliards de FCFA en juillet, dont 200 milliards via des samouraï bonds émis par la Côte d’Ivoire sur le marché japonais.

L’UEMOA confirme sa capacité à croître dans un environnement mondial incertain. La baisse de l’inflation, la stabilité monétaire et la mobilisation des marchés financiers sont autant de signaux positifs. Mais la région reste vulnérable aux aléas climatiques et aux tensions géopolitiques.

Comme le souligne la BCEAO, « le maintien de la confiance des chefs d’entreprise dans la trajectoire positive de la conjoncture soutiendrait les performances économiques de l’UEMOA ».