News
  • 16/09/2025

Zambie : Le FMI accorde trois mois de répit, mais les réformes restent urgentes

Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé à la Zambie, le 15 septembre 2025, une prolongation technique de trois mois de son programme de soutien, la Facilité élargie de crédit (FEC). Ce délai, qui court jusqu’au 30 janvier 2026, doit permettre de finaliser la sixième revue du programme. Mais il souligne surtout l’ampleur des réformes encore nécessaires pour stabiliser la dette et consolider la reprise.

 

Un répit sous conditions

 

Le Conseil d’administration du FMI a validé la demande de Lusaka pour prolonger la FEC. Objectif : boucler la sixième revue et préparer le cadre d’un futur engagement. En clair, la Zambie obtient du temps, mais la pression reste entière pour livrer des résultats concrets.

 

Un programme massif

 

Lancé en août 2022, La FEC couvre 38 mois et représente près de 1,7 milliard de dollars après son augmentation en 2024. Ce programme vise à rétablir la stabilité macroéconomique, assurer la soutenabilité de la dette et protéger les dépenses sociales. Jusqu’ici, la Zambie a déjà reçu environ 1,55 milliard de dollars, dont 184 millions débloqués en juillet dernier à la suite de la cinquième revue.

 

Pourquoi seulement trois mois ?

 

Lusaka plaidait pour une prolongation d’un an afin d’accéder à davantage de ressources. Le FMI a préféré limiter l’échéance, jugeant nécessaire d’évaluer d’abord les progrès réels avant d’envisager un soutien plus large. Le message est clair : pas de nouveaux financements sans réformes tangibles.

 

Une économie encore fragile

 

La Zambie reste marquée par son défaut de paiement de 2020, qui a déclenché une restructuration complexe et entamé la confiance des investisseurs. Aujourd’hui, le maintien du programme envoie un signal positif aux marchés et aux bailleurs. Mais le pays doit encore conclure des accords avec certains créanciers bilatéraux et s’assurer que ses réformes budgétaires ne compromettent pas la protection des plus vulnérables.

 

Ce qu’il faut surveiller

 

Les prochaines semaines seront décisives. La sixième revue fixera le ton des engagements futurs. La conclusion des négociations avec les créanciers bilatéraux sera déterminante pour la soutenabilité de la dette. Enfin, l’évolution de l’inflation, des recettes fiscales et du solde primaire dira si Lusaka avance dans la direction attendue par le FMI.

 

En somme, la prolongation n’est pas un cadeau, mais une courte respiration. La Zambie a gagné trois mois, mais elle joue désormais une partie à quitte ou double : prouver sa capacité à réformer ou voir s’évaporer la confiance patiemment regagnée.

Partager sur