Le fonds d’investissement libanais EuroMena Funds s’est fixé pour objectif de doubler ses actifs, après avoir réussi à récolter 350 millions de dollars depuis 2006. Pour atteindre son objectif, la firme basée à Beyrouth a décidé de mettre à profit sa très active diaspora africaine .
EuroMena Funds compte mobiliser 200 millions de dollars pour cette opération et a déjà investi 55 millions de dollars dans des activités entre l’Afrique du Nord et de l’Ouest. Ce montant a été dispatché entre un fabricant de papier toilette au Nigeria, un opérateur tunisien de prêt à porter et le détenteur de la franchise Carrefour au Maroc.
Le groupe a par ailleurs décidé de mettre en place un fonds d’emprunt entièrement destiné au marché africain, avec une capacité prévue de 200 millions de dollars. Cette structure en cours de montage sera épaulée par une autre firme de private equity dotée de 100 millions de dollars.
Cette dernière devrait investir près de 10 millions de dollars par entreprise avec pour cible principales, les sociétés présentes au Levant. Ces deux filiales devraient être opérationnelles en 2018.
Les libanais d’Afrique comme point d’entrée
EuroMena compte mener à bien cet élargissement de son activité en ciblant dans un premier temps, la diaspora libanaise présente dans les zones cibles, notamment en Afrique. Le Liban compte une population de 6 millions d’habitants, mais sa diaspora est trois fois plus importante. Cette diaspora a pour spécificité de disposer d’une myriade de petites et moyennes entreprises dans les pays d’accueil, mais également dans le pays d’origine.
L’objectif du fonds d’investissement et d’identifier les entreprises ou entrepreneurs libanais à fort potentiel officiant en Afrique. Pour le management du fonds d’investissement, cibler et investir dans les business des libanais d’Afrique devrait permettre à EuroMena de gagner des places de choix dans des économies à fort potentiel de croissance, tout en atténuant certains risques. S’appuyer sur la diaspora offre également un certain facteur de confiance, non négligeable dans ce type d’opérations.
EuroMena a donc décidé de se séparer d’une partie de ses actifs en Egypte pour financer son implantation en Afrique. Ainsi les parts d’EuroMena dans l’entreprise d’impression et d’emballage Wataniya, dans le développeur de logiciels ITWORX Corp et dans le producteur de produits alimentaires Wadi Holdings seront proposé à la vente sous peu. Sous réserve d’une amélioration de la monnaie égyptienne pour « générer un rendement décent en dollars », selon le management du fonds.
Avec la Tribune Afrique