Près de 20 000 producteurs ont été assurés et 5 352 autres indemnisés entre 2013 et 2017 au Senegal par l’Initiative pour la résilience rurale (4R) pour un montant global de 90 millions francs CFA. L’information a été donnée par Guy Adoua, représentant résidant du Programme alimentaire mondial (PAM), ce mercredi 15 novembre lors de l’atelier de réflexion et de partage sur l’assurance indicielle au Sénégal.
Cet atelier de réflexion organisé par le PAM en partenariat avec la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal (CNAAS), a été pour les différents acteurs le lieu d’évoquer le gap existant. En effet, sur « les 8 millions d’agriculteurs que compte le Senegal, seuls 100 000 sont touchés ».
Selon les spécialistes, cet écart s’explique par un problème de compréhension, de connaissance et de réticence. Ainsi en 2016, seulement 7550 producteurs ont pu être assurés dans les régions de Kaolack, de Tambacounda, et Kaffrine à travers l’approche d’assurance par le travail.
Au cours de cette même année, plus de 100 participants à l’initiative 4R ont payé volontairement en cash la prime d’assurance. Tandis qu’environ 840 producteurs membres d’organisations paysannes encadrées par le PADAER étaient assurés avec l’appui du PAM. Ces différentes actions qui permettent d’atteindre ce jour, un cumul de 20000 producteurs ont été assurés et quelques 5350 producteurs indemnisés sur la même période.
Il est à noter que l’assurance indicielle a principalement deux utilités. La première, la plus courante dans le contexte du Sénégal, est de développer l’investissement agricole, particulièrement pour la production des cultures pluviales. La seconde, est de servir de filet de sécurité complémentaire pour les producteurs les plus vulnérables comme outil de production sociale. Et c’est sur cette utilité que l’initiative 4R s’est focalisée au cours de ces quatre années.
Consolider les efforts du Sénégal pour développer le marché de l’assurance agricole
Pour Guy Adoua, représentant résidant du PAM, cet atelier de réflexion, se veut une plateforme d’échanges sur les différentes expériences en cours. La rencontre vise également à consolider les efforts du Sénégal pour développer le marché de l’assurance agricole. Mais aussi « échanger sur les perspectives de passage à l’échelle de cet outil (4R) » a indiqué M. Adoua.
Par ailleurs, le représentant du PAM a expliqué que « l’Initiative 4R est le fruit d’un partenariat entre la CNAAS et le PAM, en faveur de la résilience des communautés rurales au Sénégal. ». elle a pour objectif « de renforcer la résilience des populations vulnérables face aux chocs climatiques », a souligné M. Adoua .
Quant à Massamba Diop, administrateur national de l’African Risk Capacity (ARC), mutuelle panafricaine de gestion des risques, a insisté sur la nécessité de mettre en place « une panoplie de gestion des risques ». Notamment via « les deux volets complémentaires que sont la micro-assurance et la macro-assurance ».
L’assurance indiciaire est une préoccupation majeure pour le gouvernement sénégalais, qui l’encourage en subventionnant déjà à hauteur de 50% les primes d’assurance. En outre, Moustapha Fall, directeur général adjoint de la CNAAS, affirmé que « les résultats de cette journée de réflexion, serviront considérablement à l’Etat qui a décidé de passer à la généralisation de l’assurance agricole en 2018. ».
Pour rappel, l’assurance indicielle est une assurance qui utilise des indices météorologiques, tels que l’humidité, la pluviométrie et la température, ainsi que la collecte des données satellitaires pour anticiper et gérer les risques.
Viviane YOBOUE
