Le vice-gouverneur de la BCEAO, le Burkinabè Norbert Toé a été nommé gouverneur par intérim en remplacement de Tiemoko Meyliet Koné, récemment nommé vice-président de la Côte d’Ivoire.
Le Burkinabè Norbert Toé était vice gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) depuis le vendredi 21 septembre 2018.
Il a été nommé gouverneur par intérim en remplacement de Tiemoko Meyliet Koné, récemment nommé vice-président de la Côte d’Ivoire.
Le nouveau gouverneur par intérim avait été pressenti en janvier 2016 pour diriger le premier gouvernement de Roch Kaboré nouvellement élu président. Finalement le Premier ministre nommé avait été Paul Kaba Thieba.
Après l’obtention d’un Baccalauréat série B au Lycée Ouézzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso en 1975, M. Toé a poursuivi ses études supérieures et post-universitaires au Burkina Faso, au Cameroun et en France, couronnées par un Doctorat 3ème Cycle en économie monétaire, à l’Université de Paris IX Dauphine en 1983. La même année, il est entré au Fonds monétaire international (FMI) au Bureau de l’Administrateur représentant 24 pays africains francophones et lusophones au Conseil d’administration du FMI.
En tant que Conseiller de l’Administrateur, M. Toé a participé pendant une dizaine d’années à plusieurs misions de consultation et de négociations des Services du FMI et prodigué des conseils aux autorités des pays dont il était chargé dans le Bureau de l’Administrateur dans leurs relations avec le FMI. Les pays suivis par M. Toé étaient notamment le Burkina Faso, la République du Congo, la Guinée–Conakry, le Niger, le Sénégal, le Togo et le Zaïre (actuel République démocratique du Congo—RDC). Au cours de cette période, M. Toé a représenté le Bureau de l’Administrateur aux réunions annuelles du Groupes des Gouverneurs africains de la Banque mondiale et du FMI et coordonné, à l’occasion, la préparation des documents y afférant sur la base d’une rotation entre les quatre bureaux des Administrateurs africains.
En 1995, M. Toé a intégré les Services techniques du FMI et a occupé de nombreuses fonctions dont notamment :
Représentant résident (1999–2001). M. Toé a ouvert le premier bureau du FMI au Gabon et a assisté ce pays à conclure un programme économique et financier appuyé par un accord triennal de confirmation. Pendant ce séjour au Gabon, M. Toé a Co-présidé le Comité d’organisation du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement sur le thème : Agenda pour l’Afrique à l’Orée du Troisième Millénaire—Croissance et Réduction de la Pauvreté en Afrique sub-Saharienne.
Directeur du Centre régional d’assistance technique—AFRITAC Ouest (2003–06). M. Toé a porté ce Centre sur les fronts baptismaux en mai 2003 et l’a dirigé jusqu’en 2006 quand il a atteint sa vitesse de croisière. Situé alors à Bamako au Mali et desservant 10 pays d’Afrique de l’Ouest francophone, y compris la Mauritanie, AFRITAC de l’Ouest a contribué au renforcement des capacités dans les pays bénéficiaires
Chef de mission (2006–18). En charge des dossiers de plusieurs pays africains, M. Toé a dirigé des missions de négociations en Sierra Leone, au Swaziland (actuellement Royaume d’Eswatini), en Namibie, en République centrafricaine (RCA), en République démocratique du Congo (RDC) et au Bénin.
Sierra Leone (2006–09). A conclu un programme appuyé par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance qui a permis au pays de bénéficier d’une réduction de sa dette publique extérieure au titre de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE) et l’Initiative pour l’allégement de la dette multilatérale (IADM).
Royaume d’Eswatini et Namibie (2009–10). A conduit des missions de surveillance dans le cadre des consultations au titre de l’Article IV des statuts du FMI dans ces deux pays et a présenté les rapports de consultation au Conseil d’administration.
République centrafricaine (2010–12). A conclu un programme économique et financier pour lequel le Gouvernement centrafricain a obtenu l’appui du FMI au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) en juin 2012.
République démocratique du Congo (2012–16). A supervisé le rétablissement de relations sereines avec ce pays après la fin prématurée du programme appuyé par la FEC.
Bénin (juillet 2016–août 2018). A conduit les négociations ayant abouti à l’adoption par le Conseil d’administration du FMI, en avril 2017, d’un accord au titre de la FEC pour appuyer le programme économique et financier du Gouvernement béninois visant la transformation structurelle de l’économie.
Depuis mi-août 2018, M. Toé est a repris en charge le dossier de la RCA qui bénéficie d’un accord au titre de la FEC appuyant le programme économique et financier de ce pays.
M. Toé parle couramment l’Anglais et le Français et a des connaissances de base en Espagnol.
Rachelle SEKONGO