L’adoption de la cryptomonnaie comme moyen de paiement par la Centrafrique aura fait finalement long feu. Après le lancement le 3 juillet 2022 du « bitcoin local » dénommé « le Sangocoin » par les autorités en présence du chef de l’Etat Faustin Archange Touadera, le pays devrait abandonner ce projet pour rester au sein de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC).
Il s’agit là d’une des résolutions fortes prises lors des conseils d’administration de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) et de l’UMAC, tenues les 20 et 21 juillet 2022 à Douala, la métropole économique du Cameroun.
« Après avoir examiné les implications de la loi régissant la cryptomonnaie en République centrafricaine sur l’architecture réglementaire de la communauté en matière monétaire et financière, le conseil d’administration a accueilli favorablement l’expression par la République centrafricaine de son attachement à la monnaie unique et au respect des statuts de la Banque des Etats de l’Afrique centrale, des textes régissant l’Union monétaire et de ses engagements communautaires », a indiqué dans un communiqué signé du président du conseil d’administration de la BEAC, Hervé Ndoba, par ailleurs ministre centrafricain des Finances et du Budget.
Autrement dit, la Centrafrique reste solidaire des statuts communautaires de l’UMAC interdisant l’usage d’une autre monnaie que le FCFA dans les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad. Ceci évite à Bangui l’application de la résolution N° 34 de l’UMAC qui aurait pu entrainer l’exclusion du pays des instances monétaires de la sous-région.
D’après les analystes, les pays de la CEMAC ont privilégié « l’esprit de solidarité » pour éviter « l’humiliation » à ce pays frère. Raison pour laquelle le conseil a pris « bonne note de la sollicitation par la République centrafricaine de l’assistance de la BEAC et des instances compétentes de la communauté pour l’élaboration d’un cadre normatif régissant les cyptoactifs dans la CEMAC ».
Selon toute vraisemblance, la Centrafrique pourrait au terme des trois prochains mois renoncer, ou tout au moins officiellement geler son projet de cyptomonnaie, correspondant à l’échéance donnée à ce pays par le Fonds monétaire international (FMI) pour se prononcer sur l’avenir des relations avec Bretton Woods.
Avec Financial Afrik