Le gouvernement congolais va appliquer à la demande du Fonds monétaire international (FMI) une hausse du carburant à la pompe qui, bien que limitée à 5%, inquiète fortement les associations de consommateurs, a-t-on appris samedi de sources officielles;
Le Congo connaitra une hausse de 5% du prix du carburant à compter du 31 Janvier 2023.
« Le FMI exigeait 65% d’augmentation ou 50% minimum », a déclaré le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, en recevant vendredi les syndicats de consommateurs et de transporteurs.
Après négociations, « nous avons pu obtenir que le carburant n’augmente que de 5%. Ce qui fera passer le litre de gasoil de 475 à 500 FCFA (0,71 à 0,75 euro) et le super de 595 à 625 FCFA (0,89 à 0,94 euro) », a-t-il ajouté.
Le Congo-Brazzaville a conclu début 2022 avec le FMI un programme de trois ans, appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC), en vue de relancer son économie. Celle-ci a été plombée par la double crise économique et sanitaire due à la baisse des cours mondiaux du pétrole à partir de 2014 et au Covid-19.
Le FMI demande au gouvernement d’arrêter la subvention des produits pétroliers.
« Nous allons travailler pour pouvoir démontrer au FMI que ce qu’on pourrait gagner avec les 50% d’augmentation demandés, et que nous n’allons pas appliquer, nous pourrons l’obtenir à travers d’autres réformes », a affirmé M. Collinet Makosso.
Les associations de consommateurs craignent toutefois que l’augmentation de 5% n’entraîne une hausse générale des prix.
« Les transporteurs trouveront prétexte pour augmenter les billets et les commerçants en profiteront également pour augmenter les prix des denrées alimentaires », a déclaré à l’AFP Dieudonné Moussala, président de l’Association congolaise pour la défense des droits des consommateurs (ACDDC).
« Le gouvernement nous a ramené seulement les résultats des négociations avec le FMI, mais nous n’avons jamais été associés à ces négociations », a-t-il regretté.
Le Congo est le troisième producteur de pétrole au sud du Sahara, avec une production estimée à 350.000 barils par jour.
Rachelle SEKONGO avec La libre AFRIQUE