L’information est rendue publique depuis ce lundi 11 juin 2024 par l’Agence France Presse. Le Sénégal devient pays producteur d’hydrocarbures. En effet, la compagnie australienne Woodside Energy a annoncé le début de l’extraction de pétrole du champ de Sangomar au large des côtes africaines. Le pays espère obtenir de l’exploitation des hydrocarbures un milliard d’euros par an sur trente ans.
Le champ en eaux profondes, à environ 100 km au sud de Dakar, contient du pétrole et du gaz. Le projet, dont le développement a été lancé en 2020, a nécessité environ 5 milliards de dollars d’investissements, selon la compagnie. Il vise une production de 100.000 barils par jour.
Cette première extraction de Sangomar précède l’entrée en production d’un autre projet, celui de Grand tortue/Ahmeyim (GTA), à la frontière avec la Mauritanie, développé par le Britannique BP avec l’américain Kosmos Energy, la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et Petrosen. Il devrait produire environ 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an. La production pourrait débuter au troisième trimestre.
La production de pétrole et de gaz au Sénégal sera destinée à l’exportation et à la consommation domestique. Elle n’atteindra probablement pas les niveaux des géants mondiaux et africains comme le Nigeria. Mais des revenus en milliards de dollars sont attendus, ainsi qu’une transformation accélérée de l’économie.
« Le début de l’extraction du champ de Sangomar marque le commencement d’une nouvelle ère, non seulement pour l’industrie et l’économie de notre pays, mais surtout pour notre peuple », dit le directeur général de Petrosen Exploration et Production, Thierno Ly, dans le communiqué de Woodside.
La patronne de la compagnie australienne, Meg O’Neill, parle quant à elle de « jour historique pour le Sénégal et pour Woodside ». La découverte de vastes gisements de pétrole et de gaz dans l’Atlantique depuis 2014 a soulevé des espoirs considérables. Les revenus attendus du gaz et du pétrole sont chiffrés, par Petrosen, à une moyenne annuelle de plus d’un milliard d’euros, sur une période de trente ans.
Cette découverte a aussi suscité la crainte que le pays ne connaisse, comme d’autres, la « malédiction » du pétrole, avec une manne alimentant la corruption sans profiter à la population.
Le Sénégal revendique avec force l’exploitation de ses ressources en gaz et en pétrole face aux efforts d’une partie de la communauté internationale pour réduire la dépendance aux énergies fossiles.
SK (avec AFP)