Gestions d’actifs en Afrique : Un levier de catalyseur de la croissance des revenus et de prospérité économique

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M. Idrissa Coulibaly, Directeur Général de BNI Gestion, parle des enjeux liés à la gestion d’actifs en Afrique. Il explique dans cette tribune comment celle-ci peut être un levier de catalyseur de la croissance des revenus et de prospérité économique.

La gestion d’actifs, également appelée Asset Management, consiste à gérer des capitaux, qu’ils soient détenus en propre ou confiés par un investisseur. L’objectif est d’obtenir le meilleur rendement possible en fonction du niveau de risque pris par l’investisseur. Cette industrie financière regroupe l’ensemble des acteurs gérant des actifs financiers dans une perspective de valorisation. On peut citer les sociétés de gestion de patrimoine (SGP), les agences de notation, les sociétés de gestion et d’intermédiation (SGI) et les sociétés de gestion d’Organismes de Placement Collectif (OPC) dont BNI Gestion.

Selon son appréciation sur l’évolution de la gestion d’actifs en Afrique et plus particulièrement en Côte d’Ivoire, il explique que la gestion d’actifs en Afrique affiche une bonne dynamique de croissance et est particulièrement marquée par une prise de conscience de l’importance de la diversification des investissements.

S’agissant de la zone UMOA, l’Association Professionnelle des Sociétés de Gestion et d’Intermédiation (APSGI) et l’Association des Sociétés de Gestion d’OPC (ASGOP) jouent un rôle clé dans l’animation du marché en parfaite coordination avec le régulateur et toutes les autres parties prenantes. De manière chiffrée, on peut constater que les encours sous gestion des Sociétés de Gestion d’Actifs (SGO) ont progressé de 25% à plus de 1480 Mds FCFA (autour de 2,2 Mds d’euros) à fin 2023, traduisant ainsi une bonne dynamique de collecte de ressource.

En Côte d’Ivoire, le secteur se développe progressivement, bénéficiant de la stabilité macroéconomique et de l’innovation financière. Par exemple, selon la Direction du Trésor Public et de la Comptabilité Nationale, pour le financement des budgets, les États ont mobilisé 8.476,9 milliards FCFA en 2022 et 22.022,9 milliards FCFA au premier trimestre 2023 sur le marché des titres publics de l’UMOA. En définitive, le secteur est en pleine évolution mais il y a encore une grosse marge de progression à conquérir grâce à une démographie de plus en plus galopante et jeune, constituant un vivier en termes de collecte des ressources longues.

Selon lui, la gestion d’actifs peut jouer un rôle essentiel dans la croissance économique des pays africains à travers le financement des projets structurants. De manière concrète, la gestion d’actifs permet de mobiliser les ressources longues pour financer des projets de développement et à fort impact social dans les domaines tels que l’infrastructure, l’énergie, et l’éducation.

Pour moderniser et rendre le marché financier régional plus attractif, plusieurs actions peuvent être envisagées à commencer par vulgariser l’éducation financière et boursière, renforcer la base des investisseurs, instituer un fonds de protection des épargnants et digitaliser le processus de l’investissement sur le marché financier.