Les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se tournent une nouvelle fois vers le marché des titres publics pour financer leurs besoins budgétaires. UMOA-Titres, l’agence régionale chargée de la gestion des émissions de titres publics, a dévoilé son calendrier provisoire pour le quatrième trimestre 2024. Au total, les Etats de la région prévoient de lever 1382,74 milliards FCFA (environ 2,35 milliards $), répartis entre des bons du Trésor à court terme et des obligations assimilables du Trésor (OAT) à moyen et long terme.
Une mobilisation pour répondre aux besoins budgétaires
Les 647,93 milliards FCFA levés sous forme de bons du Trésor (BAT) serviront principalement à répondre aux besoins de liquidité à court terme des États membres. Ces titres à court terme attirent des investisseurs locaux et internationaux grâce à leurs rendements souvent supérieurs à 7%, offrant des opportunités intéressantes malgré un environnement économique mondial marqué par la volatilité. Le reste, soit 734,81 milliards FCFA, sera levé par le biais des OAT à moyen et long terme.
Le recours à ces instruments financiers est devenu un levier central pour les économies de l’UEMOA qui doivent jongler entre la gestion de la dette et le financement des infrastructures et des services publics essentiels.
Dès octobre 2024, les émissions prévues devraient atteindre 550 milliards FCFA, avec la Côte d’Ivoire en tête, qui espère mobiliser 255 milliards FCFA. Première économie de la région, le pays a toujours attiré des investisseurs en raison de sa stabilité économique et de sa gestion active de la dette.
Les autres émissions importantes viendront du Burkina Faso et du Sénégal, deux pays en quête de financements pour leurs infrastructures et autres projets de développement. Le Sénégal, en particulier, doit faire face aux conséquences d’un scandale de dette cachée, tout en poursuivant ses efforts pour développer ses infrastructures.
Le mois de novembre 2024 devrait voir un volume d’émission total de 522,96 milliards FCFA, dominé une nouvelle fois par la Côte d’Ivoire (265 milliards FCFA) et le Burkina Faso (75 milliards FCFA). Enfin, en décembre 2024, les pays espèrent lever 309,78 milliards FCFA, avec la Côte d’Ivoire en tête (137 milliards FCFA).
Les leaders du marché des titres publics
Au total, la Côte d’Ivoire devrait dominer les émissions avec des prévisions de levée de 657,13 milliards FCFA pour l’ensemble du quatrième trimestre, soit près de la moitié du montant total. Ce besoin de financement s’explique par les importants projets d’infrastructures en cours dans le pays qui continue d’attirer des investisseurs locaux et internationaux, grâce à une économie relativement stable, des taux d’intérêt attractifs et une gestion active de la dette.
Le Burkina Faso, en proie à des défis sécuritaires mais cherchant à soutenir sa croissance économique, prévoit de lever 225 milliards FCFA. Le Sénégal, avec son nouveau gouvernement, compte lever 155 milliards FCFA, tandis que le Mali entend émettre pour 150 milliards FCFA.