L’Afrique du Sud, le Maroc, l’Egypte et le Kenya ont concentré 84,8% du total des primes d’assurance émises l’an dernier en Afrique, où les marchés restent très disparates en termes de taille et de croissance, selon le rapport annuel de l’Organisation des Assurances Africaines (OAA) publié le 22 octobre 2024.
La nation arc-en-ciel est le leader incontesté du secteur avec 43,3 milliards de dollars, soit 68,2% du total des primes émises sur le continent en 2023. Le Maroc occupe la deuxième position avec 8,7% des primes, devant l’Egypte (4%) et le Kenya (3,9%).
Viennent ensuite le Nigeria (2,1%) l’Algérie (1,9%), la Tunisie (1,8%), la Namibie (1,5%) et la Côte d’Ivoire (1,2%). Ces neufs premiers marchés accaparent 93,3% des primes d’assurance émises durant l’année écoulée alors que les 45 autres pays du continent se partagent ensemble 6,7%.
Les primes d’assurance émises sur le continent, corrigées des effets de l’inflation ont baissé à 63,5 milliards de dollars en 2023 contre 67,3 milliards en 2022, ce qui représente une baisse de 5,6% d’une année à l’autre. En revanche, sans prendre en compte la correction des effets de l’inflation, ces primes ont enregistré une légère progression de 0,3%.
La part de l’Afrique sur le marché mondial des assurances s’est ainsi limitée à 0,9 % en 2023, avec un taux de pénétration de l’assurance (le total des primes en pourcentage du PIB) de 3,5 % et une prime moyenne par habitant de 46 dollars.
Le rapport révèle d’autre part que le volume total des primes de l’assurance vie en Afrique, corrigées des effets de l’inflation, s’est élevé à 42,9 milliards de dollars en 2023, ce qui représente 1,5 % des primes émises à l’échelle mondiale et une croissance nulle par rapport à 2022 (contre des augmentations de 1,3 % à l’échelle planétaire et de 7,8 % pour les marchés émergents).
Toujours dans la branche vie, la prime moyenne par habitant était de 31 dollars sur le continent, alors que le taux de pénétration s’est établi à 2,4 % en 2023, un niveau inférieur à la moyenne mondiale de 2,9 %, mais supérieur au taux de 1,7 % enregistré sur l’ensemble des marchés émergents.
Avec l’amélioration des perspectives de croissance économique en Afrique durant les années à venir, l’augmentation des revenus et l’entrée d’un plus grand nombre de personnes dans la classe moyenne, la demande de produits d’assurance-vie devrait augmenter, ce qui contribuera à réduire les écarts avec d’autres régions du monde.
La répartition des primes d’assurance vie par pays montre que l’Afrique du Sud occupe la première marche du podium avec 34,8 milliards de dollars, très loin devant le Maroc (2,5 milliards), l’Egypte (1,2 milliard) et le Kenya (1,1 milliard).
La branche non-vie, qui est également appelée assurance de dommages, a, quant à elle, enregistré de mauvaises performances sur le continent durant l’année écoulée. Les primes d’assurance non-vie, corrigées des effets de l’inflation, se sont limitées à 20,59 milliards de dollars, soit une baisse de 3,2 % comparativement à 2022. Elles ne représentent ainsi que 0,5% du total des primes d’assurance non-vie émises dans le monde. Conséquence : le taux de pénétration de l’assurance non-vie en Afrique s’est établi à 1,1 %, alors que la prime moyenne par habitant n’est que de 15,15 dollars.
Sur ce segment aussi, l’Afrique du Sud domine le marché africain avec des primes émises de 8,5 milliards de dollars, devant le Maroc (2,9 milliards), le Kenya (1,34 milliard) et l’Egypte (1,30 milliard).
L’OAA, qui compte 421 membres dont des compagnies d’assurances, des insurtechs, des sociétés de réassurances et des entreprises de courtage, souligne cependant que la branche non-vie est appelée à se développer durant les prochaines années dans un contexte marqué par l’amélioration des conditions économiques, l’émergence d’une classe moyenne, une urbanisation galopante et un développement rapide des infrastructures.
Avec Agence ecofin