La Côte d’Ivoire s’attaque aux défis climatiques avec des initiatives de financement vert ambitieuses, dont la création d’un fonds de 500 millions de dollars pour soutenir sa transition écologique. Cette annonce, faite à la COP29 à Bakou, s’inscrit dans un contexte africain où la nécessité de mobiliser des financements verts devient critique pour atteindre les objectifs des Contributions Déterminées au niveau National (CDN) et répondre aux défis du changement climatique.
Ce fonds est le fruit d’un partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD), les Fonds d’investissement climatiques (CIF) et la Banque nationale d’investissement (BNI). Il est destiné à attirer des investissements publics et privés pour soutenir des projets verts, à réduire les émissions de carbone et renforcer la résilience climatique et encourager une économie verte. Cependant, bien que ce fonds représente un pas significatif, il est encore insuffisant face aux besoins réels. En effet, pour atteindre ses CDN, la Côte d’Ivoire doit mobiliser environ 4 milliards de dollars chaque année jusqu’en 2030, pour un total de 22 milliards de dollars.
Les estimations de la Climate Policy Initiative indiquent que l’Afrique aura besoin de 2 800 milliards de dollars entre 2020 et 2030 pour faire face au changement climatique. Or, seulement 300 milliards de dollars ont été mobilisés, soit un peu plus de 10 % des ressources nécessaires. Bien qu’une hausse continue du financement climatique ait été observée, avec 22,5 milliards de dollars atteints en 2020, un fossé important demeure.
Pour combler ce déficit, la Côte d’Ivoire intensifie ses efforts dans plusieurs domaines. Elle a mis en place un cadre de gouvernance climatique, en créant la Commission nationale sur le changement climatique et en adoptant une loi sur le climat. Par ailleurs, la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD) avec le FMI, dotée de 1,3 milliard de dollars, soutient les réformes climatiques et encourage l’engagement du secteur privé dans le financement vert. De plus, le pays explore de nouveaux instruments financiers, tels que les obligations vertes, en collaboration avec l’Union européenne, et un programme de garantie pour réduire les risques liés aux investissements privés dans les projets climatiques.
Des initiatives pour soutenir l’agroforesterie durable et la restauration des écosystèmes sont également en cours, avec l’appui du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), pour renforcer la durabilité des écosystèmes tout en apportant des avantages économiques aux communautés locales. Malgré ces avancées, il est essentiel que le pays et l’Afrique en général augmentent leur mobilisation de financements verts.
Il faut souligner qu’en février dernier, les experts de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique ont recommandé aux pays africains d’explorer des mécanismes de financement vert innovants pour promouvoir une transition verte afin d’atténuer les effets du changement climatique.
Avec Agence Ecofin