Conférence de l’ASEA : Les 3 priorités de l’Afrique selon Félix Edoh Kossi Amenounve

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À l’occasion de la 27ᵉ Conférence Annuelle de l’ASEA (African Securities Exchanges Association) qui s’est tenue à Gaborone au Botswana, les 28 et 29 novembre 2024, Dr. Félix Edoh Kossi Amenounve, directeur général de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), a pris la parole lors d’un panel intitulé : « The Future of Capital Markets – A Provoking Prediction by Thought Leaders ».

Au cours de son intervention, il a partagé son analyse de l’évolution du système financier mondial et des marchés de capitaux qui se trouvent à un moment critique de leur histoire sous l’influence des innovations technologiques, des exigences croissantes sur la soutenabilité ainsi que des crises et les conflits.

« En effet, la re-globalisation fait apparaître de nouveaux blocs, de nouvelles puissances et surtout de nouveaux circuits pour les flux de capitaux. La dérégulation, qui de plus en plus voulue car certains acteurs économiques veulent prendre leurs propres décisions et assumer leurs risques est une réalité. Tant qu’elle sera perçue comme un moyen de réduire les coûts d’intermédiation, le mouvement va s’accentuer. L’Intelligence Artificielle est aussi un véritable  » game changer  » pour les marchés financiers », a-t-il expliqué.

Dr Amenounve a aussi souligné un autre facteur déterminant pour l’avenir : « Il y a enfin, la jeunesse. Elle est nombreuse dans plusieurs régions du monde. Elle a un appétit de plus en plus prononcé pour le risque et le gain. Les marchés de capitaux doivent tenir compte de cette nouvelle donne sociale. »

Face à ce contexte, le système financier mondial et les marchés de capitaux doivent se transformer profondément. Ils doivent être plus digitaux et plus orientés vers la satisfaction totale des investisseurs. Ils doivent également prendre sérieusement en compte les principes ESG avec de nouveaux produits et services en faveur du bien-être des populations et favorisant la résilience économique.

Selon lui, il y aura aussi de plus en plus l’apparition de cybertraders, cyberasset managers, finfluenceurs qui vont challenger les acteurs traditionnels. Il faut désormais l’intégrer dans la stratégie de développement des marchés de capitaux à travers le monde.

Pour Dr Amenounve, le continent africain, pour tirer son épingle du jeu doit ériger en haute priorité les trois questions majeures ci-après :

1- L’éducation financière et boursière des populations particulièrement des jeunes et des femmes ainsi que le renforcement des capacités des entrepreneurs africains pour des secteurs financier et privé plus solides et créateurs de richesse durable.

2- L’innovation, en mettant en place l’écosystème nécessaire pour accompagner les initiatives africaines particulièrement des jeunes pour combler le gap qui existe avec les autres régions du monde.

3- L’intégration continentale, qui doit aller au-delà du commerce pour prendre en compte les volets bancaires et des marchés de capitaux.

« Le futur sera meilleur pour ceux qui sauront se projeter le mieux en profitant de leurs atouts socioéconomiques tout en travaillant à réduire significativement l’impact de leurs faiblesses historiques, géographiques et géopolitiques », a conclu Dr Amenounve.