Lors de l’Africa Financial Summit (AFIS), organisé à Casablanca, des experts ont exploré les perspectives prometteuses de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) pour le secteur de l’assurance et de la réassurance. Au cœur des débats, un panel intitulé “Jusqu’où peut aller l’intégration du secteur de l’assurance dans le cadre de la ZLECAf ?” a permis d’esquisser des pistes concrètes pour transformer les marchés africains.
Une vision commune pour un marché intégré
Ouafae Mriouah, Directrice Générale de la Société Centrale de Réassurance (SCR), a mis en lumière le potentiel de la ZLECAf en faveur d’une économie africaine plus dynamique. « Pour revenir à la ZLECAf, elle constitue une opportunité formidable parce qu’elle aura des impacts, d’abord en termes d’accélération économique, elle permettra de faciliter la circulation des biens et personnes et les échanges entre les pays africains, elle encouragera les investissements sur les infrastructures et surtout accentuera la formalisation des économies. Tous ces objectifs vont induire des besoins en couverture d’assurance extrêmement importants », a-t-elle précisé.
Elle a insisté sur l’importance d’une harmonisation progressive des cadres réglementaires, soutenue par un accompagnement technique ciblé, afin de bâtir un marché intégré et unifié. Selon elle, cette démarche est essentielle pour exploiter pleinement les opportunités offertes par ce projet continental.
Abderrahim Chaffai, Président de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), a pour sa part appelé à la création d’un marché unique, ce qui représentera une opportunité pour développer le secteur des assurances en Afrique. Reconnaissant les disparités entre les marchés nationaux, il a proposé une catégorisation en trois segments, à savoir le développement d’un cadre juridique, les normes de la solvabilité et la protection des consommateurs.
Selon lui, le fait d’avoir des convergences sur ces axes, sont autant d’éléments qui permettent d’avoir une concurrence saine. Il a également insisté sur l’adoption de standards internationaux, notamment les normes de solvabilité basées sur les risques, pour renforcer la résilience des marchés.
Pour Kenneth S. Matomola, Directeur Général de la Namibia Financial Institutions Supervisory Authority (NAMFISA), l’harmonisation du secteur de l’assurance doit commencer au sein des regroupements régionaux existants avant de s’étendre au niveau continental. Il a souligné le rôle des instruments commerciaux africains, développés par l’Union Africaine, pour soutenir cette transition.
Collaborations et résilience : une stratégie essentielle
Mme Mriouah a également mis en avant la nécessité de renforcer la collaboration entre les réassureurs, tant à l’échelle régionale que continentale. Ces partenariats, selon elle, pourraient mener à la création de pools de réassurance communs, permettant de mutualiser les ressources et de mieux gérer les risques. En perspectives d’un marché d’assurance et de réassurance unifié et intégré au niveau de l’Afrique, elle prône la gestion de la data qui est un enjeu majeur pour le continent en termes de consolidation des données, de gestion de risques et de maîtrise des solutions de couverture des risques.
La SCR en première ligne
Acteur clé de cette dynamique, la SCR réaffirme son rôle de leader dans la transformation du secteur de l’assurance et de la réassurance en Afrique. Grâce à son expertise et à ses ressources, l’entreprise se mobilise pour favoriser l’émergence d’un écosystème africain robuste et cohérent, capable de relever les défis du continent tout en saisissant les opportunités offertes par la ZLECAf.
À travers cette intervention, la SCR démontre sa volonté de contribuer activement à la convergence des marchés et au renforcement des capacités du secteur, consolidant ainsi son positionnement stratégique dans le paysage africain de la réassurance.
Avec Finance inclusive