Mali : Les nouvelles réformes minières préoccupent les investisseurs

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Mine d'or au Mali

Le secteur minier malien traverse une période d’incertitude. La junte au pouvoir veut capter une plus grande part des revenus issus de l’exploitation de l’or et d’autres ressources naturelles. De nouvelles règles ont été instaurées, obligeant les entreprises à payer des arriérés d’impôts et de dividendes. Cette situation inquiète les investisseurs, comme le rapporte Bloomberg dans un article publié ce mercredi 5 février 2025.

Un climat d’affaires sous tension

Depuis quatre ans, les autorités maliennes multiplient les réformes pour mieux contrôler les richesses minières. Un audit de l’État a révélé un manque à gagner de 600 milliards de francs CFA (950 millions de dollars). En réponse, le gouvernement a imposé de nouvelles obligations fiscales aux compagnies minières, les sommant de régulariser leur situation.

Ces décisions ont provoqué des tensions avec les multinationales du secteur. Barrick Gold, l’un des plus grands producteurs d’or au monde, est en conflit avec Bamako. En novembre, la junte a émis un mandat d’arrêt contre son PDG, Mark Bristow, et arrêté plusieurs cadres de l’entreprise. Malgré ces tensions, la société canadienne affirme que les négociations progressent, mais à un rythme lent.

Des entreprises sous pression

D’autres compagnies ont déjà cédé aux exigences maliennes. Resolute Mining a accepté de payer 160 millions de dollars après l’arrestation de son PDG. B2Gold et Allied Gold ont également signé de nouveaux accords impliquant des paiements supplémentaires et des projets d’expansion.

Pour Duncan Wanblad, PDG d’Anglo American, ces changements sont préoccupants. Lors de la conférence Mining Indaba au Cap, il a souligné que la situation au Mali représentait une « source de grave préoccupation pour tout investisseur potentiel ». Selon lui, les gouvernements doivent garantir un cadre fiscal et réglementaire stable pour rassurer les entreprises.

Duncan Wanblad, PDG d’Anglo American

Un tournant stratégique pour le Mali

Ces réformes s’inscrivent dans un contexte de rupture diplomatique entre le Mali et les puissances occidentales. Le pays s’éloigne de partenaires comme la France et les États-Unis, tout en se rapprochant de la Russie. Des mercenaires du groupe Wagner sont désormais présents sur le territoire, comme au Burkina Faso et au Niger, où des politiques similaires sont mises en place.

Si ces mesures permettent au Mali de mieux tirer profit de ses ressources naturelles, elles pourraient aussi freiner les investissements étrangers. La stabilité du secteur minier reste un enjeu crucial pour l’avenir économique du pays.

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