Recyclage du plastique : 37 millions de dollars pour transformer l’Afrique de l’Ouest

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La lutte contre la pollution plastique au Cameroun
La lutte contre la pollution plastique au Cameroun

La Société financière internationale (IFC), institution de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé dans les pays en développement, et le groupe industriel Mohinani, spécialisé dans l’emballage et la fabrication de produits plastiques, investissent 37 millions de dollars (23,5 milliards FCFA) pour construire deux usines de recyclage au Ghana et au Nigeria. L’objectif est de transformer les déchets plastiques en ressources locales et de réduire l’empreinte écologique de l’industrie plastique.

Ces nouvelles installations, portées par Polytank Ghana Limited et Sonnex Packaging Nigeria Limited, auront une capacité de production de 15 000 tonnes de résines PET recyclées (rPET) par an chacune. Ces résines remplaceront le plastique vierge dans la fabrication d’emballages alimentaires et de boissons, contribuant ainsi à une meilleure autonomie industrielle et à une diminution des importations.

L’impact économique est significatif. Le projet devrait générer plus de 4 000 emplois directs et indirects, tout en permettant des économies annuelles estimées à 21 millions de dollars pour chaque pays, notamment grâce à la réduction des importations de résines PET vierges. « Le projet rPET du groupe Mohinani est né de la volonté de boucler la boucle du recyclage de bouteille à bouteille en Afrique », explique Roshan Mohinani, responsable de la stratégie et de la transformation du groupe.

Chaque année, l’Afrique produit des millions de tonnes de déchets plastiques, dont une grande partie finit dans l’environnement, faute d’infrastructures adaptées. La pollution plastique est particulièrement préoccupante dans les grandes villes, où elle obstrue les canaux de drainage et accentue les risques d’inondation. En recyclant jusqu’à 30 000 tonnes de PET par an, ces nouvelles usines contribueront à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la diminution des déchets plastiques. « En remplaçant les importations par des matériaux recyclés locaux, nous créons un modèle durable pour l’industrie plastique en Afrique », souligne Dahlia Khalifa, directrice régionale de l’IFC pour l’Afrique centrale et de l’Ouest anglophone.

Si ce projet marque une avancée significative vers l’économie circulaire, il ne sera pas sans défis. La réussite dépendra notamment d’une chaîne de collecte efficace, d’une réglementation incitative et de l’acceptation du plastique recyclé par le marché local. Toutefois, cette initiative s’inscrit pleinement dans la stratégie de l’IFC et du Groupe de la Banque mondiale pour favoriser un développement économique durable en Afrique. Si elle fonctionne, elle pourrait non seulement transformer l’industrie plastique sur le continent, mais aussi inspirer d’autres secteurs à adopter des modèles plus respectueux de l’environnement.

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