Nigéria / Économie : croissance en vue, fissures en dessous

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effondrement de la monnaie explosion des prix du carburant au nigeria la crise economique affame des millions de personnes.
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L’économie nigériane a repris des couleurs fin 2024. Au quatrième trimestre, le PIB a grimpé de 3,84%, contre 3,46% un an plus tôt. Sur l’année, la croissance atteint 3,40%, un progrès par rapport aux 2,74% de 2023. Dans un pays habitué aux défis comme l’inflation ou l’insécurité, ce rebond est une bonne nouvelle. Mais il cache des failles sérieuses.

Les services mènent la danse

Le secteur des services tire l’économie vers le haut. Il progresse de 5,37% et pèse lourd. « Le secteur des services a contribué à hauteur de 57,38% au PIB global », précise le communiqué officiel. Les télécoms, les finances et le transport routier sont les moteurs. Les banques et assurances brillent avec une croissance de 27,78%. Le secteur non pétrolier, qui inclut ces activités, représente 95,40% du PIB et avance de 3,96%. C’est un pilier solide dans un tableau inégal.

L’agriculture ralentit

L’agriculture, elle, perd du souffle. Sa croissance tombe à 1,76%, contre 2,10% fin 2023. Ce secteur reste essentiel, mais il faiblit. Sur l’année, il progresse de 1,19%, un peu mieux qu’en 2023 (1,13%). Pourtant, il contribue à 25,59% du PIB réel au dernier trimestre, moins qu’avant. Les défis sont là : moins de dynamisme et une place qui rétrécit face aux services.

Le pétrole cale

Le pétrole, longtemps roi, stagne. La production baisse à 1,54 million de barils par jour, contre 1,56 million fin 2023. Sa croissance ne dépasse pas 1,48%, et sa part dans le PIB réel glisse à 4,60%. Sur l’année, le secteur pétrolier atteint 5,54%, mieux que les -2,22% de 2023. Mais il pèse moins qu’avant. Les mines et carrières, elles, explosent : leur valeur nominale grimpe de 68,48%, portées par le gaz et le brut.

Commerce fort, industrie faible

Le commerce fait un carton. Sa valeur nominale bondit de 44,20 %. Ce secteur profite d’une activité intense et représente 15,11 % du PIB réel. Mais en termes réels, sa croissance reste modeste à 1,19%. L’industrie, elle, déçoit. Elle plafonne à 2%, contre 3,86% un an plus tôt. L’électricité chute même de 5,04%, un frein majeur. Sur l’année, l’industrie gagne 1,38%, moins qu’en 2023 (1,40%). Les usines peinent à suivre le rythme.
Finances dynamiques, immobilier discret

Les finances et assurances surprennent. Leur croissance atteint 27,78%, avec les institutions financières en tête. Elles pèsent 6,10% du PIB réel, un bond par rapport aux 4,95% de fin 2023. L’immobilier, lui, reste timide à 0,86%. Sur l’année, il progresse de 0,79%, contre 1,68% en 2023. Il contribue à 5,88% du PIB réel, mais manque de vigueur face aux services.

Le Nigeria dans la région

Comparé à ses voisins, le Nigeria se défend. Le Ghana stagne à 2,9%, plombé par ses dettes. L’Afrique du Sud et le Kenya, mieux diversifiés, avancent plus vite. Au Nigeria, deux mondes coexistent. Les services et le commerce roulent fort. L’agriculture et l’industrie, elles, traînent.

Des défis à relever

Ce sursaut donne de l’espoir. L’économie résiste malgré les obstacles. Mais le pétrole s’essouffle. L’électricité freine l’industrie. L’agriculture ne suit pas. En 2025, il faudra agir : réparer le réseau électrique, soutenir les fermiers, et relancer les usines. Sans cela, cette croissance risque de s’effriter rapidement.

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